Citations :
- "Soyez le Maître que vous voudriez
avoir !"
Victor HUGO
- "Ce que l'on conçoit bien s'énonce
clairement (Ghi, didactique).
Ce qu'on mange avec goût se digère aisément (Shin,
pédagogie)".
Georges COURTELINE
- "On ne peut pas vendre ce que l'on n'a pas. Il en va de même avec la discipline, la volonté, et l'enthousiasme".
- "Il est nul besoin de se sentir mauvais pour
vouloir devenir meilleur"
Inconnu
- "La pédagogie ne consiste pas à
gaver mais à donner faim".
Michel Tardy
- "La porte la mieux fermée est celle
qu'on peut laisser ouverte."
(proverbe chinois)
- "Qui ne doute
pas, acquiert peu".
Léonardo da Vinci
- "L'échec
est le fondement de la réussite"
Lao-tseu (traduction littérale
: vieux sage)
- "Le véritable pratiquant est celui
qui conserve une mentalité d'élève et n'est jamais satisfait
de ce qu'il a obtenu. Constamment à la recherche de connaissance, il
ne se contente pas de regarder son nombril."
Inconnu
- "Le meilleur maître est celui qui apprend à son élève à se passer de lui."
- "Enseigner c'est avoir la sérénité d'accepter ce que l'on ne peut pas changer, le courage de changer ce qui peut l'être et assez de dicernement pour connaître la différence".
- "Il n' y a pas pire injustice que de traiter
de manière égale des choses que l'on sait inégales"
Aristote
- "Le travail d'enseignant consiste moins à expliquer comment ça marche que pourquoi ça ne marche pas."
« Sans douleur, il n'y aurait pas de souffrance,
et sans souffrance nous n'apprendrions pas de nos erreurs. »
- Angelina Jolie
LA CONSTRUCTION DE L'ESPACE INTERPERSONNEL EN JUDO
CHEZ L'ENFANT
EN DIFFICULTÉ
A. RAUFAST – P. THERME
LABORATOIRE SPORT SANTÉ DÉVELOPPEMENT UFRSTAPS MONTPELLIER
LABORATOIRE CONDUITES PERTURBÉES . UFRSTAPS MARSEILLE
Les troubles psychopathologiques de l'enfant sont associés
à des carences des capacités symboliques, qui se traduisent
par des difficultés d'apprentissage
et de communication sociale. Les problématiques de dysfonctionnement
moteur des communications sociales ont rarement été interrogées
à partir de l'activité sportive (jùdô).
La première question est alors de savoir si les différentes
structures psychopathologiques (psychose, pré-psychose, troubles du
comportement) affectent les apprentissages
moteurs de l'activité jùdô.
La construction de l'espace inter-personnel (CEI), concept utilisé
en éthologie humaine, nous servira alors d'interface théorique
pour articuler.
- le développement des capacités symboliques
- les structures psychopathologiques
- les apprentissages jùdô
Les populations d'étude sont des groupes d'enfants en difficulté
et normaux, observés durant plusieurs années (approche longitudinale
par coupes transversales).
Le recueil des observations est réalisé à partir d'une
approche etho-clinique reliant les comportements interactifs dans les différents
espaces de communication de la situation jùdô
(espace corporel-espace du groupe-espace duel) aux verbalisations du sujet.
Les observations recueillies pour chaque sujet de chaque groupe sont ensuite
comparées à des niveaux de différenciation motrice de
la CEI en jùdô.
Les premiers résultats montrent :
1) la CEI en jùdô est perturbée
par les troubles psychopathologiques,
2) le niveau de complexité de la CEI en jùdô
est proportionnelle au degré des troubles psychopathologiques,
3) les vitesses d'acquisition des différents espaces de la CEI en jùdô
présentent un décalage de développement inter-groupe.
Enfin, ces premiers résultats permettent de s'interroger sur les liaisons
entre le développement des capacités symboliques et le type
de gestion spatio-motrice utilisé par chaque groupe d'enfants dans
chaque espace de la CEI en jùdô.
Les recherches en cours s'orientent vers la modélisation de différentes
typologies spatio-motrices :
- espace morcelé
- espace de surface
- espace de volume avec différenciation spatio-motrice
- espace de volume avec différenciation tactique.
Paradigme pédagogique :
Un jour le Vent défia le Soleil afin de déterminer quel était
le plus fort. Pour se départager, le Vent proposa au Soleil d'essayer
d'ôter le chapeau de la tête d'un homme qui passait non loin de
là. Le vent se mit à souffler de toutes ses forces afin de faire
tomber le chapeau. L'homme sentant le vent exercer sa puissance, plaça
sa main sur le chapeau pour l'empêcher de s'envoler. Devant son échec,
le Vent déclara que si lui n'arrivait pas à ôter le chapeau
de l'homme, c'est que c'était impossible. Sans dire un mot, le Soleil
se mit à briller de toutes ses forces tant et tant que l'homme eu tellement
chaud qu'il décida d'ôter son chapeau afin de ventiller son visage.
Il en va de même avec la pédagogie. Obliger un
élève-enfant à adopter un comportement (plier sa volonté)
amène parfois celui-ci à adopter une attitude de résistance
alors que amener l'élève-enfant à avoir envie
d'avoir un comportement (changer sa représentation) amène
celui-ci à adopter une attitude participative indispensable à
l'apprentissage.
Ce principe est vrai qu'il s'agisse d'adulte ou d'enfant et dans toutes les
situations.
La vie toute entière d'un jùdôka est emprunt du principe
de l'adaptation.
L'enseignant de jùdô se doit
donc d'avoir une pédagogie adaptée à son public et non
pas demander à son public de s'adapter
à son enseignement.
Il faut distinguer les mots "inculquer" et "enseigner".
L'étymologie latine d'inculquer est : forcer, enfoncer à coups
de talons.
Inculquer, c'est imposer l'obéissance fût-ce au prix de larmes
mêlées de sang.
Enseigner, c'est "faire" voir la désirabilité d'une
aptitude à s'obéir à soi-même, qui est condition
de survie et source d'un bonheur
substitué aux larmes mêlées de sang et à un nombre
illimité d'erreurs et d'horreurs sans nom.
Il va de soi, cependant, que les individus incapables de se contraindre eux-mêmes au respect des lois dont dépend la survie de tous doivent y être forcés coûte que coûte. Tant que, faute d'avoir appris comment s'y prendre, les sociétés humaines n'ont pu enseigner l'aptitude à s'obéir à soi-même, elles n'ont eu d'autre choix que la violence, dernière arme par défaut, preuve de leurs impuissances.
Adaptation de l'appproche pédagogique :
Tout apprentissage doit être significatif, c'est-à-dire qu'il doit s'insérer dans un réseau de choses connues et vécues par l'apprenant.
Style |
Kami shiho gatame |
Yoko shiho gatame |
Tate shiho gatame |
Campagne |
|||
Ville |
Pierre |
Feuille |
Ciseaux |
Les techniques de bases :
Noms officiels |
Noms imagés |
Les images |
la vague |
||
le tourbillon |
Définition :
Dans l'Antiquité, le pédagogue était
un esclave qui accompagnait l'enfant à l'école, lui portait
ses affaires, mais aussi lui faisait réciter ses leçons et faire
ses devoirs
Étymologiquement, c'est l'accompagnement des enfants.
Enseigner un savoir ou une expérience par des méthodes adaptées
à un individu ou un groupe d'individus. C'est créer
le lien entre les savoirs, savoirs faire et les représentations
de l'élève-enfant et les connaissances, compétences et
représentations à acquérir. Elle constitue la théorie,
la réflexions, la science de l'action éducative. Elle se constitue
au carrefour d'une double réalité : la matière à
enseigner et la relation des élève-enfants avec un maître
(Shitei). Elle se propose d'adapter
la matière aux élève-enfants, de la rendre assimilable.
La pédagogie s'efforce de dégager la meilleure façon
de dispenser un enseignement aux élève-enfants et d'atteindre
les objectifs fixés. La pédagogie est donc l'outils utilisé
pour enseigner. Il existe ainsi une pédagogie directive qui utilise
des apprentissages
automatiques et conditionnés pour inculquer une matière qui
passe avant l'élève-enfant, et une pédagogie non directive
ou de la découverte qui fait appel à une démarche plus
réflexive pour développer les capacités d'analyse des
élève-enfants. Dans cette dernière approche, il est nécessaire
de baser l’entraînement sur le jeu. Le centre, le noyau c’est
le plaisir d’appliquer la
bonne solution, au bon moment, selon la situation problème. Tout doit
venir renforcer, dynamiser cette logique : les analyses et consignes des entraîneurs,
les situations d’entraînement proposées, la préparation
de la volonté,
de la technique et du physique.
Si le système d’entraînement est bien centré autour
de cette problématique « situations problèmes / recherche
de solutions », alors les techniques "modernes" d’entraînement
utilisées pour développer les différentes qualités
devraient contribuer à tirer vers le haut le niveau de l'élève-enfant.
Différence entre didacique et
pédagogie :
La pédagogique réfère plus à l'enfant et la
didactique plus à l'enseignement, en raison de leurs étymologies
respectives d'une part. D'autre part, la pédagogie est généraliste,
tandis que la didactique est spécifique, elle concerne telle ou telle
discipline (didactique des mathématiques, didactique du français
langue étrangère, etc.) : la didactique porte sur l'enseignement
d'un contenu particulier. La didactique fait l'hypothèse que la spécificité
des contenus est déterminante dans l'appropriation des connaissances,
tandis que la pédagogie porte son attention sur les relations entre
l'enseignant et les élèves, et entre les élèves
eux-mêmes.
L'enseignement couvre donc deux champs de pratiques :
1. celui de la gestion de l'information, de la structuration du savoir par
l'enseignant et de leur appropriation par l'apprenant, domaine de la didactique.
C'est comment découper et ordonner la connaissance
pour arriver à une procédure d'apprentissage.
2. celui du traitement et de la transformation de l'information en savoir
par la pratique relationnelle, par l'organisation de situations pédagogiques
pour l'apprenant, c'est le domaine de la pédagogie.
C'est raconter ce qu'il faut pour que l'apprenant
apprenne.
Si on prend l'image d'un enfant qui va à l'école
:
- la didactique est l'art d'écrire la leçon sur le tableau
de manière claire et cohérente
- la pédagogie est l'art d'aller chercher l'enfant là où
il est, de le prendre par la main et de l'accompagner devant le tableau
et de lui expliqué ce qu'il a voulu faire passé avec les mots
de l'enfant
Si l'on prend l'image de quelqu'un qui doit vous faire
traverser une rivière :
- la didactique c'est de créer le pond
- la pédagogie c'est de faire traverser le pont
Si l'on prend l'image du nourrissage d'un enfant :
- la didactique c'est de bien cuisiner les aliments et de dresser l'assiette
selon une norme admise par la majorité (je sais, c'est un pléonasme)
- la pédagogie c'est de faire manger l'enfant en faisant l'avion
avec la cuillère, en disant que c'est bon, de montrer que l'assiette
est bien dressée, etc.
La didactique vise l'universalité d'un document unique alors que la pédagogie vise la particularité adaptée à un individu singulier.
Dire que quelque chose est didactique est donc objectif alors que dire que quelque chose est pédagogique est subjectif.
L'erreur fondamentale est de considérer
que lire ou écrire un contenu claire
et cohérent (didactique) c'est à dire travailler à
fond en regardant son histoire, en s'interessant aux personnes qui l'on
élaboré, en en voyant les techniques et les résultats
qui en le constitue, en découvrant les implications philosophiques
qu'il peut avoir et les question qu'il pose et en examinant ce qu'elle nous
disent ou pas de la réalité) est suffisant.
Les caractères claires et cohérents
(ainsi
que le bon sens) dépendent des représentations, des savoirs
et des centres d'intérêts des lecteurs ou des auditeurs.
La pédagogie est là pour adapter la
clareté et la cohérence
du contenu aux représentations, aux savoirs et aux centres d'intérêts
des lecteurs ou des auditeurs afin de l'amener à cette
claireté et cette
cohérence du contenu de départ.
Le dictionnaire de l'éducation de Legendre, Larousse 1988 indique que l'enseignement est le processus de communication en vue de susciter l'apprentissage.
Dans cette perspective, enseigner devient un concept beaucoup plus extensif ; enseigner, n'est pas seulement transmettre une information mais c'est surtout provoquer ou encore organiser ou encore faciliter ou gérer un apprentissage qui englobe à la fois la facilitation (pédagogie) et l'organisation de l'apprentissage (didactique).
On peut dire qu'enseigner n'est pas seulement "parler", comme disent les anglo-saxons "teaching is not telling". On pourrait même dire qu'un enseignant peut être parfaitement silencieux et être en train d'enseigner dans la mesure où il organise une situation d'apprentissage. Rappelons-nous Celestin Freinet qui, revenu gazé de la première guerre mondiale (1914-1918), a tout à fait rénové la pédagogie de l'enseignement fondamental parce qu'il était incapable de tenir de longs discours.
Enseigner et apprendre sont deux concepts tout à fait indissociables tout comme vendre et acheter. Qu'est-ce que vendre ? C'est parler ou vouloir convaincre le client, mais plus fondamentalement vendre c'est provoquer l'achat, s'il n'y a pas d'achat, il n'y a pas de vente. De même, s'il n'y a pas d'apprentissage, il n'y a pas d'enseignement digne de ce nom.
Doit-on enseigner le jùdô
ou former des jùdôkas ?
Réponse : former des jùdôkas !
Il y a deux écueils :
- penser que pour réussir il faut souffrir
(X)
- penser que souffrir et non la réussite est la raison de la rémunération
(flèche rouge)
En réalité :
- le moteur de la réussite et plus souvent
le plaisir que la souffrance (X)
- la rémunération est liée à la réussite
(flèche verte) et non à la souffrance
(flèche rouge)
Même si étymologiquement ce n'est pas vrai, l'expression "à peine" réussir à faire ceci ou cela peut être interprété différemment."À peine" ne veut pas seulement dire "tout juste" (ad pena) mais "avec de la peine" (poena) c'est à dire de la souffrance au lieu du plaisir qui aurait permis d'aller plus loin.
Voir aussi : le travail et ishinho
Un bon enseignant est donc un " organisateur de situations d'apprentissage ". En fait, un enseignant, c'est quelqu'un qui fait du management, c'est à dire qui coordonne les activités de certaines personnes en vue d'atteindre des objectifs dûment définis. L'enseignant est un manager et pas simplement un dispensateur d'informations.
L'enseignement technique :
Lors d'un combat basé sur le jùdô,
on constate bien souvent que trois ou quatre techniques seulement sont utilisées.
Pourtant, chacun des protagonistes sait en appliquer plus d'une cinquantaine
sur un partenaire lors de l'entraînement. Cela montre que l'essentiel
n'est pas de connaître un maximum de prises mais bien de savoir effectuer
un travail de préparation indispensable au placement (tsukuri)
de la technique. Cette
aspect essentiel ne signifie pas qu'il ne faut pas apprendre un maximum
de technique mais seulement
précise ce que l'on entend par apprendre. En effet, passer en revue
superficiellement un maximum de technique est inefficace. En revanche, connaître
en profondeur une petit nombre de technique
en sachant effectuer un travail de préparation indispensable au placement
(tsukuri) est certes plus efficace
mais n'empêche pas de connaître un maximum de technique
tout en restant dans cette optique.
La maîtrise technique :
On peut décomposer la maîtrise technique en trois étapes
:
- la non-maîtrise technique
- la technique non encore totalement maîtrisée (qui est la
plus longue étape)
- la technique maîtrisée
Les Uchi-komis :
Les Uchi-komis ne se font que sur
une seule technique non encore totalement maîtrisée. Il peut
également se faire sur plusieurs (2 ou 3 ou plus selon le niveau)
techniques maîtrisées. L'erreur consiste à effectuer
en Uchi-Komi une technique non maîtrisée
ou plusieurs techniques non encore totalement maîtrisées.
Fainéantisme, divertissement
ou autonomisation :
Donner à l'élève une tâche que l'enseignant peut
effectuer lui-même peut être vu comme de la fainéantisme
si l'objectif pédagogique n'est pas perçu clairement par celui-ci
ou par un tier. Le caractère pédagogique d'autonomisation
doit donc être parfois explicité de la même manière
que les jeux/exercices peuvent être vu comme une simple manière
de faire passer le temps. L'utilisation de second degré
comme l'ironie et les jeux de mots peuvent aussi être perçu
comme un divertissement pour adultes néfaste aux enfants qui ne comprendraient
pas. Expliquer que c'est un moyen de les tirer vers le haut quitte à
expliquer à l'enfant la "pirouette" verbale peut être
nécessaire aux adultes qui ne comprennent pas cette approche. Là
encore attendre la question de l'enfant est une bonne chose pour l'enfant
plutôt que de lui expliquer directement.
https://www.slate.fr/story/172272/humour-enfants-developpement-cognitif-apprentissage
Exercice ou jeux :
Selon les attentes de vos élèves, il faudra parler plutôt
de jeu ou d'exercice. Si le mot jeu est employé alors il peut être
parfois interressant d'explicité les objectifs pédagogiques
pour ne pas être perçu comme une activité permettant
de faire passer le temps.
Différence entre connaisance
et savoir :
La connaissance est un ensemble d'informations regroupées
sur un support afin de rendre compte de théories, de concepts, de
systèmes ou de réalités.
Le savoir est l'ensemble des théories, des concepts, des systèmes
ou des réalités assimiler d'une ou plusieurs personnes.
Transmettre une connaissance est à la porté de n'importe qui
et même d'une machine. Transmettre un savoir c'est faire en sorte
que la connaissance soit assimilée par une personne et de ce fait
transformé en savoir.
La démarche de l'enseignant
:
L'éducateur sportif doit se comporter comme un chercheur,
poursuivant ainsi l’enrichissement de ses cadres de références
(meilleure analyse de sa discipline et des facteurs de la performance (seika),
meilleure utilisation de la méthodologie
d’entraînement, etc.) Il a tout intérêt à
beaucoup écouter et observer ces élève-enfants, à
rencontrer d'autres collègues, à participer à des discussions
et à des débats qui l’aideront
à rester sur une dynamique de progrès et d’amélioration
de ses compétences. L'important c'est de se
donner à fond jusqu'au bout c'est à dire essayer,
de ne jamais perdre espoir et en toutes circonstances, de faire
de son mieux (ganbaru) pour ne pas avoir de regret, avoir foi en ce
que l'on fait et rechercher inlassablement à s'améliorer
(kaizen).
L'enseignement permet de passer de nombreuses heures à répéter les techniques de bases. Chaque erreur observée qui de surcroit est souvent le résultat d'un effet miroir amène l'enseignant à vérifier la qualité de sa propre technique par comparaison et à voir la nature des mouvements suivant un axe différent. De plus, l'enseignement permet de toucher du doigt quotidiennement les trous dans le savoir de l'enseignant. En fait, l'enseignement amène à analyser sa propre pratique.
La pédagogie de l'engagement
:
Bien sûr, les élèves obéissent au
début grace au statut de l'enseignant. Les élèves continuent
à faire du jùdô
même si parfois ils se lassent parce qu'ils ont l'impression de s'être
engagé librement au départ. Cet effet
est d'autant plus valable que l'individu s'investit et se rapproche du but
: la ceinture noire : c'est l'effet d'escalade d’engagement. Pour que
l'élèves décide en toute liberté de suivre un
comportement coûteux on peut le préparer par une première
conduite peu coûteuse voire anodine ou formuler une requête trop
importante pour qu’elle soit refusée avant de formuler la requête
qui porte sur le comportement attendu, une requête de moindre importance
pour qu'elle soit acceptée.
Le pédagogisme
:
Certaines techniques pédagogiques ne sont pas nécessaire avec
la grande majorité du public. Ces techniques sont utilisées
soit parce que :
- l'enseignant sous estime les limites de son public
- l'enseignant pense à tort que plus une technique est enseignée
de manière décomposée et plus il accrochera d'élèves
S'il est vrai que les élèves les plus fragiles ont besoin que les techniques soient enseignées de manière très décomposée, les plus forts d'entre eux ont besoin d'avancer plus vite. La meilleure méthode consiste à enseigner de manière non décomposée à tous et de reprendre de manière plus décomposée aux plus fragiles.
NB : les marches ou les niveaux cités ne font pas référence à un résultats en compétition mais au GHI, le niveau technique, tactique et stratégique.
Voir aussi Aragon
La personnalité de l'enseignant
:
Le cours de jùdô
est un spectacle vivant, un "seul en scène" donné
par un enseignant sur le tatamis.
Le secret du succès tient à sa capacité à exprimer
sa personnalité c'est à dire ce qui lui est personnel, original.
En effet, pour être suivi, un enseignant a impérativement besoin
d’exercer un impact émotionnel
sur ses élèves. La capacité à « mettre ses
tripes sur la table » est une qualité essentielle pour fédérer
et entraîner. C'est ce qu'on appelle le charisme.
Il ne consiste pas à avoir de la personnalité mais à
la révéler.
La
présentation de l'enseignant :
Se présenter en début d'année est important. Nous avons
tous de multiples facettes ; se présenter ne consiste pas à
essayer de montrer toutes ces facettes mais celle qui interresse son interlocuteur
en fonction de la situation. Il convient de décliner :
- son diplôme en jùdô
- son expérience en jùdô
- son expérience professionelle
en jùdô
La présentation des élèves :
Pour les élèves il convient de décliner :
- son prénom
- son âge
- son expérience en jùdô
Faire l'appel :
Le jeux "Les
molécules" est un bon moyen de faire l'appel.
L'envie d'arrêter des élèves
Le nombre de personnes ayant arrêté la pratique du jùdô est de loin supérieur à celui de ceux qui ont continué. Chaque année il y a dans le jùdô un processus de tournus qui fait que 100 à 200 000 élèves (15 à 30%) arrêtent leur pratique mais qu'ils sont aussitôt remplacés par 100 à 200 000 autres. Quel éducateur sportif n’a pas imaginer un jour ce à quoi ressemblerait son club s’il était parvenu à garder 80% des adhérents qui ont porté le jùdôgi au moins pendant une saison. La fidélisation de nos pratiquants doit être au centre d’une réflexion intense, il faut inciter les éducateur sportifs, les dirigeants, les parents, les jùdôkas eux-mêmes, à faire chauffer leur matière grise, tout est bon à entendre sur ce sujet, toutes les pistes sont bonnes à explorer.
Jugement
d'action et jugement
d'une personne :
Il ne faut pas confondre "le mépris d'une action ou d'une non
action" et "rabaisser une personne" ou même le reprocher
à cette personne. Par exemple, "quelqu'un qui ment" est rabaissé
personnellement si on le traite de menteur mais pas si on lui reproche d'avoir
dit un mensonge. Reprocher une action ou une non-action à quelqu'un
est différent de le confondre à cette action ou non-action.
On peut également avoir le mépris d'une action ou d'une non
action sans pour autant le reprocher à l'autre. Par exemple, ne pas
aimer mentir mais considérer que l'autre a menti pour de bonne raison.
Les retards :
Le retard d'un élève n'est souvent pas la faute de celui-ci
mais d'un évènement indépendant de sa volonté.
Une explication est nécessaire mais suffisante.
Il en va de même avec l'enseignant. En cas de retard, il est préférable
de passer du temps à se mettre en jùdôgi que de rentrer
sur le tatami plus vite mais pas en tenue.
L'absentéisme :
On peut faire ce constat récurrent à tous les groupe d'âge
: l'absentéisme est le fléau principal d'un club.
Ponctuellement, il n'est le plus souvent pas la faute de l'élève
mais d'un évènement indépendant de sa volonté
comme par exemple le tour de garde des parents d'un enfant. Durablement, la
raison peut être l'ennui. Ils décrochent au fil des mois pour
finir par ne plus venir. On peut perdre comme ça 40% de ces effectifs
en une année. Chaque abandon d'élève est un crève-cœur
pour l'enseignant, c'est une gifle pour le pédagogue qu'il est. Comme
cela se reproduit tous les ans, on arrive toujours au même doute
à savoir :
- si on sait pas s'y prendre
- si l'on est incompétent
- si l'on manque d'autorité
L'enseignant remets en question sa pédagogie, sa didactique ou son
comportement durant le cours et se redemande comment il peut pallier l'absentéisme
de ses élèves.
Cependant, aucun enseignant
ne peut "passer"
avec tout le monde. C'est tout simplement impossible. L'enseignant
doit être à l'écoute des conseilles et des remarques qu'on
lui fait quelque soit l'interlocuteur mais il doit garder à l'esprit
que quelque soit l'interlocuteur il y a à en prendre et à en
laisser ("Si les jeunes ont tort de croire que l’intelligence
(intelligence discernante) peut remplacer l’expérience (intelligence
expérimentale), les gens mûrs ont tort de croire que l’expérience
peut remplacer l’intelligence
!"). L'échange de tous est profitable pour tous et l'union
fait la force.
Le paradoxe qui fait qu'un même enseignant
peut-être à la fois critiqué ("Passer pour un
idiot aux yeux d'un imbécile est une volupté de fin gourmet.")
et félicité est dû à la variabilité de sa
performance (seika) (condition humaine) mais aussi et surtout au fait que
le desiderata et les représentation
des élèves et ou des parents varient d'un individu à
l'autre.
Un adhérent content n'ira que très rarement le faire savoir
à la direction du club mais le plus souvent directement à l'enseignant.
Inversement, un adhérent mécontent n'ira que très rarement
le faire savoir à l'enseignant
mais le plus souvent à la direction du club ('l'arbre qui tombe
fait plus de bruit que la forêt qui pousse"). Reste à
la direction du club à évaluer le degré de confiance
qu'elle a dans son enseignant.
Un bon enseignant est celui
qui connaît les faiblesses et les points forts de son enseignement et
qui se sert de cette connaissance pour ne pas être pris en défaut
en cours et pour orienter ses recherches afin de progresser. Une bonne direction
est celle qui sait correctement évaluer l'enseignant
qu'elle emploi (ce qui demande un minimum de suivi) et qui le soutiendra ou
qui prendra les mesures qu'elle jugera
utiles à son endroit ("le diamant ne se trouve jamais à
l'état brut, il est rare et convoité. Il en devient ainsi précieux,
comme beaucoup de choses dans votre vie. Sachez le voir, l'apprécier
au delà d'un banal caillou, car d'autres, au regard plus averti, lui
donneront une valeur et le mettront hors de votre portée"; "La
règle d'or de la conduite est la tolérance
mutuelle, car nous ne penserons jamais tous de la même façon,
nous ne verrons qu'une partie de la vérité et sous des angles
différents"). L'important c'est de se
donner à fond (ganbaru) jusqu'au bout c'est à dire essayer,
de ne jamais perdre espoir et en toutes circonstances, de faire
de son mieux (ganbaru) pour ne pas avoir de regret, avoir foi en ce que
l'on fait et rechercher inlassablement à s'améliorer
(seicho) (kaizen).
Même si l'élève gagne toutes les compétitions,
passe le grade maximum de son âge avec les connaissances techniques
qui l'accompagnent, il se peut très bien qu'un jour il vienne voir
son enseignant pour lui dire
qu'il n'est plus satisfait de son cours. L'élève ne se posera
pas la question de savoir combien de week-end, l'enseignant
a consacré pour lui au lieu de s'occuper de sa famille, il peut n'avoir
aucune reconnaissance voir même le critiquer. L'enseignant
doit savoir prendre sur lui et faire le deuil de cette relation. Il doit s'occuper
de ceux qui restent et continuer à vivre sa passion.
La formation initiale des enseignants
est très insuffisante. Encore actuellement, ce métier doit
s'apprendre en grande partie sur le tas. En effet, l'essentiel de sa formation
de base se borne à l'étude technique,
la règlementation,
une fiche
de séance et en partie d'une méthode.
Outre la regretable carence (qualitative et quantitative) de la littérature
sur le sujet, deux causes peuvent expliquer cette état de fait
: - il y a un grand désaccord sur la manière d'enseigner et on ne peut pas aller plus loin sans accuser le formateur de trop prendre partie. Solution —› exposer les grandes catégories de manière d'enseigner en détaillant au mieux selon le temps impartie à la formation à l'aide de cours prévues à cette effet bien sûr mais aussi à des polycopiées ou de conseils bibliographiques. - il y a une volonté de cacher un fond de commerce (ce qui explique la regretable carence (qualitative et quantitative) de la littérature sur le sujet). Solution —› se rappeler qu'avant d'être des professionnels, les enseignants sont avant tout des jùdôkas à savoir des personnes qui ont notamment choisi de vivre dans l'entraide et la prospérité mutuelle (jitai kyoei). |
L'autorité
:
L'autorité peut s'établir de deux façons
:
- soit de façon formelle
en décrétant un titre (je suis le maître ou l'entraîneur)
et en investissant cette personne de pouvoirs connus de tous comme cela se
passe dans un mode de relations maître-élève-enfant de
type autoritaire
;
- soit de façon informelle
en répondant à l'attente et au besoin de chacun comme dans une
relation type démocratique.
Le type autoritaire
:
Jusqu'à la fin des années 70, la seule relation
maître-élève-enfant couramment admise était
de type autoritaire.
Dans cette relation, le maître représente celui qui détient
la connaissance et la dispense en dictant seul des directives, en choisissant
lui-même les étapes du travail à fournir, en imposant
des tâches à chacun. L'élève-enfant se cantonne
dans un rôle passif, il exécute, apprend ce qu'on lui demande
sans aucune possibilité de choisir ce qui lui convient ou non. L'échange
se fait prioritairement dans la direction maître-élève-enfant,
la direction inverse ayant pour seul objet de vérifier que la majorité
des élèves-enfants suivent, que l'enseignement est adapté
à l'ensemble (devoirs de contrôle, tests, questions aux élève-enfants,
etc.). Ce mode de relation suppose une soumission des élève-enfants
à l'autorité
du chef (maître, entraîneur..). Seul un chef respecté et
fort peut se faire entendre, car une attitude autoritaire
suscite souvent des réactions de rébellion de la part de ceux
qui ont à obéir, toujours en tous cas si le maître est
faible. L'entraîneur qui prend une attitude autoritaire
établit un rapport de force qu'il doit assumer jusqu'au bout s'il ne
veut pas être désavoué par le groupe. Une attitude du
maître peut devenir conflictuelle si elle est ressentie comme une agression
par les élève-enfants, si le pouvoir qu'ils subissent de la
part du maître n'est pas l'équilibré, compensé
par une juste reconnaissance de leurs besoins d'expressions, d'affirmation
d'identité (importance de la récompense).
Si un conflit apparaît, les élève-enfants essayeront d'enlever
le pouvoir au maître (chahut, agression) pour supprimer l'autorité.
S'ils n'y parviennent pas, que le maître est trop fort, ils régresseront
et adopteront une attitude de moindre participation. L'expérience montre
cependant qu'une telle relation
maître-élève-enfant débouche sur une attitude
infantile, non adulte, non responsable des membres du groupe qui tendent à
rejeter toutes fautes, toutes erreurs sur les autres. Ce genre de relation
ne peut réussir que sur une période relativement courte (deux
ou trois saisons). C'est une pédagogie à l'ancienne.
Le type démocratique
:
Dans cette relation, le chef (le maître, l'entraîneur) n'apparaît
plus comme celui qui dicte tout, mais comme quelqu'un qui coordonne, oriente
ou simule les aspirations, les idées de chacun des membres du groupe.
Les décisions sont prises en commun, ce qui rend bien sûr tout
le monde responsable des réussites ou des échecs.
La personne qui assure la conduite du groupe (le "leadership"
en anglais) n'est pas dans ce cas obligatoirement l'entraîneur. Celui-ci,
désigné par les dirigeants, exerce un leadership
formel, mais peut être contesté par certains membres du groupe
reconnus (en général le sempaï) ou jouant un rôle
de leader
informel qui influence le groupe (les meneurs). Chacun peut s'exprimer pleinement
dans l'harmonie du groupe qui aura ainsi une meilleur productivité
en suscitant plus de coopération, d'amitié et de travail de
tous. En favorisant une attitude adulte, cette relation permet d'analyser,
de mettre plus clairement en lumière les problèmes qui se pose
à tous et donnent plus de chances de les résoudre. On ne se
cache plus derrière les autres, on ne cherche plus des prétextes,
de bouc-émissaires comme dans la relation de type autoritaire,
mais on pose honnêtement les problèmes en cherchant une solution
courageuse et efficace.
Ces deux types d'aurtorité ne sont que des caricatures et un enseignant se situe généralement entre les deux.
L'éducation parentale :
Autoritaire :
Le parent autoritaire
tente de modeler, de contrôler, et d'évaluer le comportement
et les attitudes de l'enfant conformément à une norme de conduite
- habituellement une norme absolue -, théologiquement motivée
et formulée par une autorité
supérieure. Il considère l'obéissance comme une vertu
; il favorise les punitions et les
mesures énergiques pour freiner le libre arbitre, les actions ou les
croyances de l'enfant en conflit
avec ce qui n'est pas la norme de conduite. Il croit qu'en maintenant l'enfant
à sa place, en limitant son autonomie, et en lui attribuant des responsabilités
domestiques il lui inculquera la notion et le respect du travail. Il considère
la préservation de l'ordre et de la structure traditionnelle comme
une fin en soi. Il ne favorise pas l'échange verbal, en estimant que
l'enfant doit accepter sa parole pour ce qui est juste.
"S'il
n'y a plus de douleur, alors il n'y a plus de loi"
L'île
du docteur Moreau (H.
G. Wells)
Démocratique : L'autorité
des parents tente de diriger les activités de l'enfant, mais d'une
façon rationnelle, axée
sur la méthode. Il encourage l'échange verbal, explique à
l'enfant le raisonnement qui sous-entend ses règles
et ses valeurs. Lorsque l'enfant refuse de se conformer à ses exigences,
il lui demande d'en expliquer les raisons. L'autodiscipline et la volonté
de conformité aux règles
sont évaluées. Par conséquent, elle exerce un contrôle
ferme sur les points de divergence parent-enfant, sans se limiter à
l'emploi de contraintes (punitions).
Il applique son propre point de vue comme un adulte, mais il reconnaît
les intérêts individuels et les buts de l'enfant. L'autorité
parentale affirme les qualités de l'enfant, mais établit aussi
les normes de conduite future. Elle se sert de la raison, du pouvoir, et de
l'élaboration puis du renforcement de règles
de conduites pour atteindre ses objectifs, et ne fonde pas ses décisions
sur le consensus ou les désirs de l'enfant. Cette autorité
parentale ne se considère pas elle-même comme infaillible, ou
d'inspiration divine.
Permissif : Le parent permissif se comporte avec indulgence et laxisme,
cédant facilement aux caprices et acceptant les mouvements d'humeur
de l'enfant. Il consulte l'enfant pour définir la politique
familiale et explique ses règles
familiales. Il insiste peu pour que l'enfant soit propre, ordonné et
obéissant. Il se présente à l'enfant comme une ressource
que l'enfant peut utiliser comme il le veut, mais pas comme un idéal
à imiter, ni comme une personne responsable construisant le comportement
et la future personnalité de l'enfant. Il permet à l'enfant
à réguler ses propres activités, mais sans exercer de
contrôle, il ne l'encourage pas à obéir en dehors des
normes définies. Il tente d'utiliser la raison et la manipulation
(seigyo), mais pas
ouvertement le pouvoir pour l'accomplissement de sa fin.
Désengagé : style d’éducation décrit
par Maccoby et Martin en 1983, caractérisé par l’indifférence
et par l’absence de soutien adéquat pour l’enfant. Cette
indifférence peut être due à la carrière, la drogue,
ou le narcissisme.
Les qualités et défauts des enfants en fonction des styles parentaux
Niveau d’exigence et de discipline |
Acceptation élevée : affectueux |
Acceptation faible (rejet) : insensible |
Élevé |
||
Faible |
Permissif |
Désengagé |
Parents démocratiques : enfants :
- vifs et dispos
- confiance
en leurs capacités à maîtriser les tâches.
- bonne estime de soi
- régulation de l'émotion
bien développée
- sociables
- capacité d'empathie développée
- traits de caractères liés au sexe moins marqués (sensibilité
chez les garçons ; indépendance chez les filles)
Parents autoritaires : enfants
:
- anxieux, réservés, peu spontanés
- piètre réaction à la frustration
- peu susceptibles de se livrer à des activités antisociales
(toxicomanie, alcoolisme, vandalisme, délinquance)
Parents permissifs et désengagés : enfants :
- faible régulation des émotions
(égoïsme, culte de soi, intérêt personnel surdéveloppés)
- esprit rebelle et défiant l'autorité
lorsque les désirs sont remis en cause (plaisir
personnel avant tout)
- faible persistance lors de tâches difficiles (refus de l'effort et
de la contrainte)
- comportements antisociaux fréquents : irrespect d'autrui et des règles
de sociétés, violence et délinquance.
La différence entre le choisir et décider :
Choisir (de l'ancien français coisir «
distinguer, voir », emprunté au gotique kausjan « goûter,
éprouver », d'où aussi l'occitan causir.) signifie laisser
la possibilité à quelqu'un de donner son avis. C'est la nature
du pouvoir de l'enfant. Il influence les décisions de l'adulte au gré
de ce dernier mais sans avoir aucune force exécutive.
Décider (du latin decidere (« diminuer
», « retrancher », « réduire ». «
décider (une question) », « règles
», « arranger », « transiger ») composé
du préfixe de- et du verbe cædere (« abattre »))
signifie éliminer les possibilités afin de s'orienter vers une
qui aura force exécutive. C'est le propre de l'adulte.
Comparaison interdisciplinaire :
Type |
Communication |
Objectif |
Technique (Ghi) |
sports individuels |
pas de communication |
objectif individuel |
+ |
sports duels |
communication duel à double sens |
objectif individuel |
+++ |
sports collectifs |
communication collective à sens unique |
objectif collectif |
++ |
Le jùdô apparaît
donc plus difficile à enseigner dans le sens où il s'agit d'un
sport avec communication duel à double sens et objectif individuel
très complexe.
Plus les élèves commence tard et plus l'enseignement technique
est facilité intellectuellement mais plus il est compliqué physiquement
et inversement.
Hormis les Tandoku Renshu
et les jeux d'équipe, les exercices de jùdô
nécessitent trois étapes :
- trouver un partenaire
- décider qui jouera le rôle
de Tori et qui jouer le rôle de Uke
- effectuer la technique
Pédagogie d'enseignement :
La chute arrière sont les plus faciles à enseigner et assez
souvent sans éducatif.
Les chutes avant sont plus difficiles à enseigner et très souvent
avec des éducatifs.
Les chutes latérales sont souvent considérées comme les
plus difficiles à enseigner.
Deux critères d’évaluation des
styles d’exercice du pouvoir :
1 – qualité de la relation pédagogique : une pédagogie
de l’engagement ne peut que rendre le rapport de enseignant/élève
plus fluide et moins conflictuel, bref plus confortable pour l'enseignant
et pour l'élève, qu’une pédagogie autoritaire
de la prescription qui peut rendre ce rapport insupportable.
2 – efficacité de la pratique pédagogique en matière
de transmission des normes et des valeurs : la pédagogie de l’engagement
est d’une efficacité redoutable. À la transmission que
peut réaliser une pédagogie de la prescription, elle substitue
l’intériorisation, l'élève en venant à considérer
comme siennes les normes et les valeurs qui ne sont autres que celles de l'enseignant.
L'autorité est bien plus grande si les élèves/enfants ont tellement intériorisé la bienveillance de l'enseignant que la sanction n'a plus d'intérêt. Il accepte non pas par peur de répression mais par adhésion culturel.
La peur de la sanction
entraîne des "faux sages". Ceux-ci sont sages qu'en présence
de l'autorité.
La bienveillance entraîne des "vrai sages".
Ceux-ci sont sages en toutes circonstances.
Deux
grandes tendances chez les enseignants de jùdô sont à constater :
- les « traditionalistes » qui vont privilégier l’aspect
technique (la belle technique)
: héritage désyncrétique
de Mikinosuke Kawaishi
- la « tendance sportive » partisans d’un apprentissage
plus contextualisé, où technique
et tactique entretiennent
des rapports étroits dès le départ des apprentissages
: héritage syncrétique
de Ichiro Abe
Les cours adultes :
Caractéristiques du jùdô adulte
A / Les différentes catégories d’adultes
1- ceux qui n’ont jamais pratiqué
2 - ceux qui ont déjà pratiqué et qui reviennent après
avoir interrompu -
3 - ceux qui n’ont jamais cessé
4 - le cas des retraités et du 3e âge
B/ Les points commun
- tous ont un métier et ne peuvent courir le risque de se blesser
- tous peuvent apporter au Jùdô
en tant que gestionnaires
- chaque groupe a des caractéristiques propres
- dans chaque groupe se trouvent des féminines et des hommes
I- Ce qui les caractérise psychologiquement et morphologiquement
II- Comment organiser les séances en répondant à tous
les groupes
III- Les points constants à éviter : psychologiquement et morphologiquement
C/ Les contenus constants de leur graduation.
- ils ont terminé leur croissance et les techniques étudiées
doivent être en adéquation avec leur morphologie
- dés l’abord les techniques d’abandon doivent conduire
à des progrès en NE WAZA
- ils doivent pratiquer le Jùdô
et la self défense en parallèle
- arbitrage, connaissance de la loi de 1901, des statuts fédéraux
et de la comptabilité d’association doivent faire partie de leur
formation de sorte que 1er Dan ils soient opérationnels
Constantes liées à l'âge :
- Expliquer avant de faire pratiquer
- Ne paslaisser utiliser la force physique
- Varier les partenaires plus qu'à tout âge
- Être très exigeant sur les attitudes
- Être conscient qu'il est plus qu'impenssable qu'avec tout autre de
risquer l'accident
- Revenir à tout propos sur la finalité du jùdô
recherchée par son fondateur et insister sur le fait qu'il ne s'agit
pas seulement d'une habileté motrice
Exercices d'échauffement
Expliquer : les adultes refusent de tenter quoi que ce soit sans connaître le pourquoi. Qu’il s’agisse des exercices d’échauffement ou des acquisitions techniques il est indispensable de faire appel à des raisons mécaniques qui conduisent à tel ou tel mouvement. « les enfants obéissent, les adultes coopèrent ».
Les premiers exercices : d’emblée ils savent
que le Jùdô
se fait à deux et il est donc indispensable de les placer en couple.
Dans les exercices d’échauffement l’un fait réaliser
à l’autre soit en servant d’appui, soit en guidant le geste.
Faire réaliser à l’autre c’est déjà
apprendre. Certains exercices sont à privilégier : En première
urgence la mobilité vertébrale. Soit les adultes sont incultes
sur les sensations de leur rachis et semblent n’avoir qu’une vertèbre,
soit une « paresse » vertébrale s’est installée,
due en grande partie à la position assis.
A/ Mobilité vertébrale, du plus simple au plus complexe.
- enroulements et déroulements vertébraux à genoux. assis
les bras tendus mains au sol devant les genoux. Poignets au contact des gx
donc dos oblique en avant
- même position et le dos plat projection conduite des bras dans le
prolongement du dos sans relever le tronc
- idem et revenir mains à la nuque puis repousser les bras en avant
et revenir au dos arrondi
- même travail mais en tenant la ceinture à deux mains, la ramener
derrière la nuque et revenir à l’enroulement après
extension
- même travail mais parti debout les mains au départ sur les
genoux jambes fléchies
- même travail mais sans appui des mains sur les genoux
- à partir de la position à plat dos, jambes fléchies
pieds à plat, enrouler et dérouler la colonne en s’asseyant
puis en se couchant, sans soulever les pieds
- même position de départ, tête au sol, remonter les genoux
vers le visage sans soulever la tête
- travail spécifique de la nuque et du cou par mobilisation conduite
dans le sens anatomique de flexion, extension, rotation, ante-pulsion et retro-pulsion
en proscrivant la circumduction.
Pour tous ces exercices le rôle du partenaire est assez essentiel
B/ Renforcement abdominal toujours du plus simple au plus complexe.
Le souci majeur consiste à inhiber le rôle du psoas iliaque,
moteur du tronc sur les cuisses et inversement entre 0° et 45° cuisses
sur tronc. Une autre règle : il ne peut y avoir travail isotonique
sans déplacement des points d’insertion les uns par rapport aux
autres, donc les pédalages et autres ciseaux de jambe font travailler
les cuisses mais pas les abdominaux sauf en isométrie relative avec
sollicitation fréquente des charnières dorso-lombaire et lombo-sacrée.
. Deux grandes familles l’isométrie et l’isotonie.
- isotonie : (même résistance) couché à plat dos
jambes fléchies pieds à plat (le psoas iliaque ne peut travailler
les cuisses à 45° du tronc) : Dans un premier temps avec contrôle
des pieds par le partenaire afin d’aider par la sollicitation du quadriceps.
A abandonner le plus tôt possible !
- 1/ mains à la nuque s’asseoir et se coucher
- 2/ bras croisés sur la poitrine même travail
- 3/ mains aux hanches idem
- les trois mêmes mais avec une très faible amplitude et très
vite
- même position initiale mais menton poitrine élévation
des jambes fléchies talons fesses, pour ramener les genoux au visage,
donc le bassin bien soulevé.
- Jambes allongées, tête soulevée et bras latéraux
au sol effectuer un arc de cercle au ras du sol pour ramener alternativement
les genoux fléchis toujours talons fesses vers la main droite puis
la gauche, combinaison de flexion-rotation.
- couché à plat ventre direction du regard fixe, soulever les
deux jambes réunies tendues et sans qu’elles touchent le sol
décrire un cercle complet en allant vers la gauche en avant vers la
droite et revenir à plat ventre ; à chaque passage changer de
sens
- a deux l’un sur le dos jambes fléchies toujours, l’autre
à genoux assis sur les talons derrière sa tête ; celui
qui est couché a la tête sur les genoux serrés du camarade
qui lui tient les deux aisselles . Celui qui est couché remonte les
genoux et les écarte pour descendre jusqu’aux coudes de son porteur,
donc en soulevant le bassin
- toujours un couché l’autre à genoux devant les pieds,
celui qui est couché repose ses pieds sur les épaules de l’autre
et vient s’asseoir sans que le porteur tienne les jambes de celui qui
s’assoit
- tous ces exercices se font par séries et dans l’année
on augmente le nombre de répétitions et de séries
- un des plus difficiles se fait l’un debout jambes écartées
mains au dos, l’autre est face à lui et a passé ses jambes
autour de la taille du porteur, il monte et descend le tronc (au début
le porteur peut tenir la ceinture)
- isométrie : (même distance entre les points d’insertion)
couché à plat dos, bras croisés menton poitrine, jambes
tendues réunies soulever les jambes et le tronc à environ 15°
du sol et maintenir par séquences de 30’’. Le temps de
contraction est égal au temps de relâchement
- à deux l’un assis jambes fléchies soulevées du
sol bras croisés l’autre à genoux à côté,
celui qui est assis reste en équilibre fessier et refuse de poser les
pieds ou le tronc au sol, l’autre par petites pressions alternatives
sur le front ou les genoux cherche à le déplier
- C/ Renforcement du train porteur.
- quadriceps par simples flexions, tronc droit (ce qui le facilite consiste
à travailler par 2, dos à dos en gardant le contact des épaules
et des hanches) sans jamais aller au delà de 90° jambe cuisse pour
éviter la frictions des ménisques
- soit les pieds parallèles à écartement des hanches
mais jamais les pieds ouverts
- soit même écart mais les pointes de pieds rentrées (position
de seoie)
- soit les jambes très ouvertes pointes des pieds dans l’aplomb
des cuisses pour solliciter les adducteurs
- par deux sautillements avec appui de l’autre sur les épaules
- bondissements au-dessus du partenaire à plat ventre puis à
quatre pattes
- triceps sural en bordure de tapis pieds sur le tapis talons dans le vide
monter et descendre
- marche en canard mais pas plus fléchi que 90° jambe/cuisse
- Éviter par dessus tout les cercles avec les genoux jambes semi-fléchies
!
- D / Ceinture scapulaire
- à genoux assis placer les mains le plus loin possible en restant
assis puis sans bouger les mains, bras tendus ramener les épaules et
la tête oblique en avant des mains descendre le menton et la ceinture
au contact du sol et remonter
- depuis la même position de départ fléchir les coudes
pour passer le menton au ras du sol entre les mains, poursuivre à l’extension
complète des bras puis fléchir les bras pour réaliser
le même travail en ‘marche arrière’
les flexions extension (pompes) ne doivent pas être effectuées
jambes tendues et réunies mais une tendue l’autre fléchie
les genoux soulevés du sol . Ce pour éviter une surcharge lombaire
Ces quelques exercices ne peuvent pas être traumatisants pour des adultes
et sont aussi bien réalisables par des féminines que par des
hommes. Ils permettent de varier au cours des séances et ne sont certainement
pas exhaustifs.
Comparaison entre un élève-adulte et un élève-enfant :
Catégories |
Adulte |
Enfant |
Soumission |
faible |
forte |
Financement |
non redevable |
redevable |
adulte très affecté |
adulte peu affecté |
|
non |
oui |
|
Disponibilité |
peu |
beaucoup |
Capacité physique |
moyen/faible |
forte |
Comparaison entre les élèves-adultes selon leur ancienneté et leur projet :
Catégories |
Loisir |
Compétition/grade |
Anciens |
motivés |
très motivés |
Débutant |
peu motivés |
motivés |
Pour avoir un cours d'adultes assidus il faut :
- avoir une groupe d'anciens assez conséquent au départ
- les amener à avoir un projet de grade et/ou de compétition
- avoir un suivi très étroit
De manière générale,
l'autorité c'est :
- avoir une supériorité technique très marquée
(légitimité)
- expliquer sans argumenter
pour ce justifier (fermeté)
- sanctionner (justice)
- préserver la dignité
et rassurer (bienveillance)
- s'adresser aux individus et pas au groupe (communication)
L'égalité :
L'égalité (l'égalité de traitement) n'est pas
compatible avec le bon et
habile usage de l'énergie et donc l'enseignement. En effet, l'équité
(l'égalité des chances) permet une discrimination positive adaptant
les conséquences de la loi ou la règle
qui sont des outils d'application générale limitées aux
circonstances et à la singularité des situations et des personnes
(spécificités historiques, socioculturelles liés aux
passés et cultures individuels).
- "Il n' y a pas pire injustice que de traiter de manière
égale des choses que l'on sait inégales"
Aristote
En cas de conflit avec l'autorité
:
La règle d'or de l'autorité
est de s'adresser aux individus et pas au groupe. Les sanctions
seront toujours dirigées individuellement. Outre les réprimandes,
les avertissements, les harcèlements, les discriminations*
et autres sanctions,
l'arme préférée de l'autorité
est de brouiller la communication en prenant à part les élève-enfants
et en leurs donnant des informations différentes ou ambiguës.
En cas de résolution de conflit dans le sens des soumis, l'autorité
prétextera quasiment systèmatiquement une imcompréhension
de la part des soumis pour ne pas perdre la face*.
*Les arguments barrés sont indignes d'un jùdôka car ils ne préservent pas le respect, la sincérité et l'honneur.
La maturité
est lié à notre rapport à l'objet :
Distance
0 : pris par l'objet
Distance
1 : trop prés de l'objet pour le voir en intégralité
Distance
2 : suffisamment distant de l'objet pour le voir en intégralité
Dans l'enseignement :
Distance
0 : je ne peux pas enseigner car je ne maîtrise pas l'objet de mon
enseignement
Distance
1 : je ne peux pas enseigner car je n'ai pas suffisament de recule sur mon
propre apprentissage
de l'objet enseigné
Distance
2 : je peux enseigner car je suis suffisament distant de l'objet pour avoir
du recule sur mon propre apprentissage
de l'objet enseigné
L'effet Dunning-Kruger :
L’effet Dunning-Kruger, aussi appelé effet de surconfiance
est un biais cognitif
selon lequel les moins qualifiés dans un domaine surestiment leur
compétence :
- la personne incompétente tend à surestimer son niveau de
compétence ;
- la personne incompétente ne parvient pas à reconnaître
la compétence de ceux qui la possèdent véritablement
;
- la personne incompétente ne parvient pas à se rendre compte
de son degré d’incompétence ;
- si une formation de ces personnes mène à une amélioration
significative de leur compétence, elles pourront alors reconnaître
et accepter leurs lacunes antérieures.
"L’ignorance engendre plus fréquemment
la confiance en soi que ne le fait la connaissance"
Charles Darwin
"L'ignorant affirme, le savant doute,
le sage réfléchit"
Aristote
"L'intelligence, c'est la chose la mieux répartie
chez les hommes n'est-ce pas, parce que, quoi qu'il en soit pourvu, il a
toujours l'impression d'en avoir assez vu que c'est avec ça qu'il
juge"
Coluche (imspiré du Discours de la méthode de Descartes)
L'effet Dunning-Kruger :
Dunning et Kruger attribuent ce biais à une difficulté métacognitive
des personnes non qualifiées qui les empêche de reconnaître
exactement leur incompétence et d’évaluer leurs réelles
capacités.
Cette étude suggère aussi les effets corollaires :
les personnes les plus qualifiées auraient tendance à sous-estimer
leur niveau de compétence et penseraient à tort que des tâches
faciles pour elles le sont aussi pour les autres.
Les études sur l'effet Dunning-Kruger ont surtout été réalisées sur des Occidentaux. Une étude sur des sujets est-asiatiques suggère que dans ce cas un effet inverse (sous-estimation de sa propre valeur et motivation pour s'améliorer) pourrait être à l’œuvre
https://fr.wikipedia.org/wiki/Effet_Dunning-Kruger
Apprentissage
de l'objet |
Apprentissage
de mon propre apprentissage |
Enseignement |
Le discours auprès des élèves
:
Vous devez être claire, net et précis :
- claire : sans ambigüité sur le sens des mots
- net : sans ambigüité sur ces intentions
- précis : sans ambigüé sur l'objet exact du propos
La démonstration :
L'enseignant doit se positionner
au milieu du tatami pour les démonstrations
et ne doit jamais tourner le dos à ses élève-enfants.
La démonstration doit se faire 1 ou deux fois maximum au groupe.
Les élève-enfants n'ayant pas compris, s'ils sont en minorité,
doivent être traité ensuite individuellement. Dans le cas contraire,
reprendre autrement les explications au groupe. Attention de ne pas accorder
trop d'importance aux élève-enfants en difficultés
au détriment des meilleurs élève-enfants.
Une programmation
en cycle permettra de reprendre ultérieurement les défauts
d'apprentissage.
La présence des parents :
Les parents sont utiles pour plusieurs raisons :
- leur aide en cas d'incident (toilettes,
accident, crise ou malaise (byouki))
- leur aide pour installer les
tatamis ou pour les ranger
- la mise en situation réélle des enfants qui auront leurs
parents sur le bord du tatami le jour de la compétition
- leur témoignage en cas d'accusation d'agression, physique, verbal
ou sexuelle
Bien que les cas de pédophilie sont extrêmêment rares en jùdô (je n'ai connu qu'un seul cas avéré depuis 1987 dans la région Midi-Pyrénées), vous prémunir de fausses accusations est primordial. Pensez toujours aux pires des interprétations possibles de vos agissements et ne laissez donc jamais l'ombre d'une ambiguïté possible transparaître quelque soit votre le degré de votre crédibilité.
Les consignes de départ indispensables
:
- passage aux toilettes
- sortie de la bouteille d'eau
La veille des vacances
:
On peut également faire de la veille des vacances
un jour spéciale où certaines activités peuvent être
proposées sans rapport directe avec le judo. Par exemple :
- origami/kirigami (veille des vacances de Toussaints)
- marionnettes (veille des vacances de Noël)
- tours de magie de carte (veille des vacances
d'hiver)
- sculptures sur ballon (veille des vacances
d'été)
Les sanctions
:
Positives :
Le renforcement positif est celui qui a le plus d'effet sur un apprennant.
Il ne faut donc jamais rater une occasion de félicité un élève-enfant
:
Ce renforcement (pressions sociales) peut se présenter de manière
pédagogique
- en demandant qu'au plus de faire tel ou tel action
- en mettant en avant les plus sages (je vais nommer les plus sages)
- en le présentant comme une norme à atteindre (qui va réussir
à être sage ?!) ou en en faisant un concours (Qui sera le plus
sage)
- en mettant en avant sa fierté
et la fierté que l'élève-enfant
devrait ressentir vis à vis de lui-même (vous êtes les
plus sages que j'ai jamais vu)
L'idée est de pointer le doigt sur les bons comportements et de les
valoriser pour inciter les autres à adopter le même comportement
Exemples :
Obtenir le silence :
Demander aux élèves de lever la main quand ils sont près
à écouter (pédagogie participative)
La pédagogie
positive :
Elle consiste à mettre en avant l'aspect positif d'une règle,
ce que l'on a le droit de faire au lieu de mettre en avant ce que l'on n'a
pas le droit de faire.
Les deux manières d'envisager le cadre :
- la loi c'est à dire de pouvoir faire ce que l'on veut ce que l'on
appelle le droit (la liberté) limité
par ce qui est interdit (ce qui est imposé).
Le droit s'accompagne non seulement d'interdiction
mais aussi de devoirs qui sont imposés.
- les règles administratives
c'est à dire la possibilité de ne faire qu'une liste d'action
prédéfinies. Ces règles sont utilisées pour
les personnes que l'on veut guider (ou contrôler) comme les enfants
de la maternelle.
La pédagogie positive se rapproche des règles administratives limitant encore plus que la loi.
L'idéale est d'énoncer l'interdiction ou les devoirs tout en mettant desuite en avant les droits permettant de respecter ses interdictions et devoirs tout en pouvant faire preuve de liberté.
Négatives :
L'avertissement : C'est l'action de rappeler à l'élève-enfant
la règle et la sanction
qui y correspond en cas d'effraction.
Cette avertissement peut se présenter de manière pédagogique
en montrant sa tristesse
face au sort des contrevenants
La menace : C'est l'action d'interdire un mauvais comportement en
énonçant une sanction
dans le cas échéant
Le chantage : C'est l'action d'obliger un bon comportement en énonçant
une sanction dans
le cas contraire
Exemples :
Obtenir le silence :
Ballayer du regard les enfants en énonçant : "Shido
pour..."
Les élèves se taisent car ils se sentent visé chacun
personnellement.
Elle doit toujours être expliquée mais énoncé
avec conviction à savoir :
- en regardant l'enfant dans les yeux
- en fronçant les sourcils
- en intensifiant le ton et le rythme
de la voix
- en ayant un contact physique neutre (en lui prenant la main)
Les règles doivent
être énoncées dés le départ, régulièrement
rappelées et systématiquement suivies de sanctions
en cas de transgression.
Un contrat peut toutefois être passé avec l'élève-enfant
afin de :
- palier les cas où on ne connaît pas les responsabilités
de chacun
- donner une seconde chance à un élève-enfant sensible
ou habituellement sage
Les biais cognitifs
:
Le biais
d'autocomplaisance
Le biais d'autocomplaisance est la tendance à s'attribuer le mérite
de ses réussites interne (norme
d'internalité) et à attribuer ses échecs
à des facteurs extérieurs défavorables.
L'erreur
fondamentale d'attribution
L'erreur fondamentale d'attribution est la tendance à surestimer
les facteurs personnels (tels que la personnalité) (norme
d'internalité) pour expliquer le comportement d'autres personnes
et à sous-estimer les facteurs conjoncturels.
Pour des raisons légales, éthiques
et pédagogiques, la sanction
corporelle (coup, chute, exercice physique, crier) ne peut constituer une
sanction.
Ce genre de "technique" est la marque d'une pédagogie en
échec.
Dans bon nombre de groupe, un enfant parle plus que les autres
en cherchant à avoir l'exclusivité de l'écoute des
autres.
Vous pouvez lui rapporter la parole d'Épictète
: "La nature a doté l'homme d'une langue et de deux oreilles,
pour qu'il écoute deux fois plus qu'il ne parle."
Dans le milieu du jùdô,
on peut également se servir de la règlementation
en place en compétition à savoir les shidos.
Cette technique est
non seulement efficace mais en plus didactique.
Un avertissement sera donné suivie de trois shidos.
Le troisième et dernier shido entraînera l'exclusion du cours.
Sanction 1 : avertissement
verbale
Sanction 2 : 1er
shido
Sanction 3 : 2e shido
Sanction 4 : 3e shido
: exclusion du cours jusqu'au retour des parents
L'élève passe en entraînement par l'observation : mitori geiko.
Les questions des élèves :
Les enfants japonais écoutent et appliquent les consignes
sans poser de questions. Les enfants français, eux, écoutent
moins religieusement mais osent davantage lever la main, parfois dans tous
les sens, et c’est alors à l’enseignant de recadrer les
échanges.
Mais pour que le mitori geiko soit profitable il faut savoir percevoir
et être prêt à recevoir ces informations. Il faut ne
pas encombrer l'esprit avec de nombreuses questions qui nous distrairont
de ce qu’il y a à percevoir.
Trop de questions noient finalement l’objet de l’interrogation.
Une bonne pratique du Mitori geiko
limite les questions car l’élève se concentre à
percevoir et comprendre le
mouvement plutôt que de demander que l’on le lui explique (qui
amène de nouvelles questions mais réduit l’assimilation
de la gestuelle).
Les questions sont importantes et elles peuvent permettre de débloquer certains paliers de progression. Mais une accumulation de questions peut masquer (pour l’élève lui-même) une incapacité à assimiler l’information ou la percevoir – il est « trop tôt » et finalement les réponses resteront des constructions purement intellectuelles. Le mitori geiko, lorsque l’on s’oblige à le pratiquer, élimine des questions parfois inutiles mais surtout affine les questions pour ne plus formuler qu’une ou deux interrogations utiles à ce moment de notre progression.
L'exclusion du cours :
On peut isoler l'enfant en le mettant dans un coin du tatami
ou sur une chaise. Cet endroit peut s'appeler le coin à grandir ou
la chaise à grandir.
Attention, ne refusez jamais un enfant qui vient d'arriver, pour des raisons
de sécurité et de responsabilité, tout enfant entrant
dans votre dojo est placé sur votre garde. C'est votre rôle
numéro un.
Pour les parents :
Pour mauvaise conduite :
Sanction 1 : 1er
rappel verbal (informer)
Sanction 2 : 2e rappel
verbal (prévenir)
Sanction 3 : exclusion
du cours (sanctionner)
Si ces sanctions
ne sont pas appliquées, les élève-enfants ne voudront
ou ne pourrons plus apprendre dans de bonnes conditions. De plus, les élève-enfants
et/ou les parents qui se sont inscrits au jùdô
avec comme désideratas principale la discipline
seront déçus. L'enseignant ne pourra pas retenir ses élève-enfants
et en perdra.
Si l'enseignement devient impossible à cause de l'hétérogénéité
trop élevé des élève-enfants deux possibilités
sont possible :
- dégrouper le cours
- recourir à une aide
extérieure (assistant)
- effectuer en corps de séance que des phases d'opposition
La différence entre dressage et éducation
:
Dresser c'est conditionner pour obtenir d'un être capable d'apprentissage
un comportement souhaité dans une situation déterminé.
Le but du dressage est la satisfaction du dresseur à une soumissions
du dressé à des comportements choisis par le dresseur. Le
dressé est donc vu comme un objet.
L'éducation c'est élevé le niveau de maturité
d'un être capable d'apprentissage afin de lui permettre de réussir
à s'adapter au monde qui l'entoure.
Pourquoi ne pas isoler l'enfant dés la première
infraction ?
Il n'est pas bon de sanctionner un enfant dès la première
infraction car les enfants on le droit à l'erreur
puisqu'elle est la source de leur apprentissage. Sanctionner directement
un enfant est une substitution d'un dressage à une éducation.
Le dressage basé sur la norme
d'internalité, est une nécessité par rapport à
un animal puisque celui-ci n'a pas accès aux langage verbal et mental.
Il n'est guidé que par la recherche de la satisfaction plus ou moins
immédiate de ses envies et l'évitement du désagrément.
La durée de l'isolement et son rôle :
La durée de l'isolement ne peut être inférieur à
15 mn pour un enfant car il ne peut pas faire un retour sur lui-même
en un temps inférieur. De plus, ce temps d'isolement n'est pas une
coupure avec le cours mais une façon différente de l'aborder
à savoir l'observation.
L'organisation
d'un jeu :
Il y a plusieurs manières d'organiser un jeu et notamment
pour le changement de partenaire et la présence ou non d'un observateur
extérieur :
- les jeux individuels : Chaque participant est indépendant des autres
- les jeux de relais : Plusieurs équipes s'opposent mais un seul
joueur est actif à tour de rôle dans chaque équipe
- les jeux duel : Deux joueurs s'opposent ou coopérent. On compte
les points et on change souvent par un système de roulement.
- les jeux de contamination : un prédateur de départ contamine
les proies en prédateur.
- les jeux par élimination : un prédateur élimine tour
à tour les proies
- les jeux d'équipe : Plusieurs équipes s'opposent et tous
les joueurs sont actifs en même temps
Le changement de rôle s'effectue soit dans l'espace soit dans la tête
par une sensibilisation adaptée (la baguette magique invisible)
Pour faire les équipes au hasards, le mieux est de mettre en ligne
les élève-enfants et de les choisir un sur deux.
La même méthode est à utiliser pour faire le passage
en plusieurs vague.
Pour faire des équipes choisies : choisir des capitaines qui eux-même
choisiront un joueur chacun qui à leurs tours choisiront un joueur
chacun et ainsi de suite. Pour équilibrer les équipes, on
peut demander à chaque joueur de choisir un joueur de sexe opposé.
Pour faire un tournoi en tournant :
- s'ils sont très nombreux : Faire 3 équipes, deux équipes
combattantes et une équipe d'arbitre, chacun tenant son rôle
à tour de rôle.
- s'ils sont peux nombreux : Faire tourner l'ensemble des élève-enfants
dans les différents rôle d'une compétition : 3 commissaires
sportifs (tableau de marque,
chrono, tableau
des combats), 2 juges et 1 arbitre + 2 combattants.
On peut également combiner les deux principes.
La position de l'enseignant :
L'enseignant doit se positionner au milieu du tatami
pour les démonstrations et sur les bords, face au centre, le reste
du temps.
Les élève-enfants sanctionnés
hors du tatami sur une chaise doivent être
placés derrière les autres et toujours face à l'enseignant.
De manière général, l'enseignant ne doit jamais tourner
le dos à ses élève-enfants.
Conduire un cours
:
Pour être capable d’enseigner, l'enseignant doit connaître
non seulement sa discipline mais également la didactique de sa discipline
qui correspond à l’art de transmettre des connaissances c'est-à-dire,
savoir construire des situations d’enseignement et d’apprentissage.
En effet, L'enseignant de jùdô
organise son enseignement autour de certaines intentions didactiques. Pour
cela, il doit effectuer un traitement didactique de son activité,
c’est-à-dire qu’il va transformer le jùdô,
activité physique de combat codifiée, en un objet d’enseignement
pour ses élèves. L’étude de ce traitement didactique
est appelée transposition didactique, pour reprendre l’expression
de Verret à l’origine de ce concept : “toute pratique
d’enseignement d’un objet présuppose en effet la transformation
préalable de cet objet en objet d’enseignement. C'est le passage
du savoir
vers la connaissance.
Mais ce n’est pas tout. Il doit aussi savoir conduire son cours ce
qui correspond à la notion de communication pédagogique entre
l’élève sujet apprenant et l'enseignant.
Plusieurs facteurs peuvent entraver la bonne marche d'un cours :
- le sur-effectif (plus de 25)
- le sous-effectif (moins de 6)
- l'hétérogénéité (plus de 2 catégories
d'âge ou plus de 3 ceintures d'écart)
- la prise en charge des élèves (toilettes,
tenue, blessures,
malaises, conflits, détresse psychologique)
- la gestion des dossiers d’inscription
à savoir fiche d'inscription, droit d'image, licence F.F.J.D.A.,
certificat médical
(Article L3622
du code de santé publique), paiement et attestation de paiement
*
Si plusieurs facteurs viennent entraver votre cours vous serez vraisemblablement
en difficulté de faire régner une discipline constante.
Dans ce cas, il y a deux solutions :
- la mise en place d'un autre cours
- l'aide d'assistant(s) ayant
une certaine légitimité
Dans tous les cas, n'hésitez pas à demander de l'aide.
Il faut toutefois bien choisir celui à qui vous demandez de l'aide.
En effet, demander de l'aide
peut être vu comme un aveu de faiblesse. Demandez à quelqu'un
de qui comprendra votre recherche d'amélioration. Ne vous laissez
pas non plus déstabiliser par les critiques des personnes manquant
d'expérience et/ou d'esprit d'analyse. L'important c'est de se
donner à fond jusqu'au bout c'est à dire essayer,
de ne jamais perdre espoir et en toutes circonstances, de faire
de son mieux (ganbaru) pour ne pas avoir de regret, avoir foi en ce
que l'on fait et rechercher inlassablement à s'améliorer (kaizen).
Ainsi l’enseignant répond à
une triple responsabilité :
- exercer une fonction éducative et éthique
(shin)
- amener les élèves à un certain degré de savoir
(ghi)
- amener les élèves à un certain degré de savoir
faire (tai)
Constat :
Ces dernières années nous assistons à de profonds
bouleversements. Les sociétés industrielles évoluent
avec la transformation de l’appareil de production (technologies nouvelles,
informatique, automatisation) ainsi que, dans le même temps, l’organisation
du travail, les métiers et les personnes. C’est une révolution
économique à laquelle nous assistons et qui pose de nombreux
problèmes sur le plan social d’autant plus difficiles que nous
sommes en période de crise économique mais aussi crise socio-politique
et de chômage. Les problèmes
de comportement des élèves ont augmenté ces dernières
années et de nouveaux types de comportement sont apparus. Les manifestations
les plus évidentes et les plus citées sont le manque
de savoir-vivre général, l’impolitesse, l’intolérance,
l’impertinence, la grossièreté, les provocations diverses…
L’agressivité
et la violence de certains élèves se traduisent en particulier
au niveau du vocabulaire employé dans les cours. Il s'agit en particulier
d’agressions verbales
entre les élèves, plus rarement d’agressions physiques
ou d’une tenue individuelle (ou collective) incorrecte.
Solution :
Il est nécessaire de mettre en place un apprentissage
du débat dans le cadre des cours :
- un premier objectif est d’amener les élèves à
s’écouter et à écouter les autres c'est à
dire apprendre à maîtriser la circulation de la parole
pour favoriser la concentration
par le biais de la méta-communication et d’apprendre à
argumenter.
- un deuxième objectif est de leur faire prendre conscience des
règles et d'amener
les élèves à les respecter
C’est pourquoi en début d’année, il est nécessaire
d'élaborer avec les élèves et l’enseignant un
contrat de d'apprenant en liaison avec les règles
de vie.
Le cours se base sur plusieurs pédagogies
:
La pédagogie d'un enseignant est le résultat d'un assemblage
de multiple courants pédagogiques fruit de ses recherches théorique
et surtout de son expérience permettant les
apprentissages.
Il faut partir des centres d'intérêt de l'élève-enfant
à savoir la résolution de problème dans le jeu (pédagogie
nouvelle) et favoriser la confrontation des points de vue avec les plus
anciens en mettant en place un système de tutorat (pédagogie
socio-constructiviste). Il faut enseigner dès le plus jeune âge
(4 ans), procéder du général au particulier et du facile
au plus difficile, faire apparaître l'utilité immédiate
des acquis en mettant en œuvre de progressions
précises et rigoureuses, qui partent toujours des notions
les plus simples en allant vers les plus complexes (pédagogie
traditionnelle) et règler
son enseignement sur les capacités
des élèves (pédagogie de la gestion
mentale) en mettant en place des ateliers de travail (pédagogie
différenciée) en utilisant par exemple l'évolution
technique d'une même branche. Il faut mettre en place une structure
de leçons identiques, qui part d'un rappel des acquis, d'une
courte phase de présentation de la notion et des objectifs attendus
en fin de séance, suivie par un moment de pratique guidée,
puis d'un temps de pratique autonome, enfin d'un bilan et d'un rappel des
acquis ; par la suite, des révisions régulières et
des évaluations viennent clore ce processus et permettent un maintien
en mémoire sur le long terme (pédagogie explicite).
Le mieux est d'aborder l'enseignement sous la forme de spirale
qui se répète en s'affinant à chaque fois. Le passage
de grade peut s'effectuer sous la forme d'une démonstration
technique
(pédagogie de projet). La
pédagogie de l'humour
peut se révéler être un outil intéressant pour
l'enseignement. Des études ont montré que l'utilisation de
l'humour, accompagné d'analogies et de métaphores,
permet de mieux mémoriser l'information.
L'aspect structurel et fonctionnel :
Toute technique a un aspect structurel (comment) et fonctionnel (pourquoi)
qui en résulte une approche pédagogique structurelle ou fonctionnelle.
L'approche pédagogique structurelle :
Elle consiste à indiquer un procedure à l'élève
en lui indiquant comment placer son corps dans l'ordre nécessaire
L'approche pédagogique fonctionnelle :
Elle consiste à indiquer un processus à l'élève
en lui indiquant pourquoi effectuer les actions
Par exemple :
O Soto Otoshi
:
Approche pédagogique structurelle : avancer jambe gauche
à côté de Uke, pousser avec main droite sur l'épaule
droite, passer pied droit dernière le pied droit de Uke, pousser
à nouveau avec main dtoite sur l'épaule droite de Uke
Approche pédagogique fonctionnelle : Pousser Uke en arrière
tout en passant à côté de lui afin de le bloquer pour
l'empêcher de reculer. Ces deux approches qui sont, en réalité,
complémentaires et sont à choisir en fonction du mode
d'approche de l'apprentissage, des qualités
cognitives et du stade de Shu
Ha Ri de l'élève.
La comparaison entre enseignants :
Certains enseignants ont besoin de beaucoup
de discipline pour pouvoir s'exprimer pendant que d'autre aménage
une ambiance un peu plus
détendue. Cela dépend de leur vécu et de leur
vision du jùdô et du
monde en général. En effet, la première met plus
en avant le bon et habile
usage de l'énergie (seiryoku
zenyo) et l'autre l'entraide
et la prospérité mutuelle (jitai
kyoei). Si les premiers peuvent critiquer les seconds, les seconds
peuvent également critiquer les premiers. La problématique
n'est pas tant de soir qui à raison (la vérité se
trouvant probablement entre les deux) mais d'accepter les points de vue
de chacun. L'enfant est-il là pour être formé à
la rigueur où est-il là pour s'empanouir. De même
certains enseignants donnent des explications très procédurales
pendant que donneront plus de place aux principes et au sens global.
Ces deux enseignements correspondent à deux visions de l'enseignement
incarné par deux figures historique de l'arrivé du jùdô
en France.
hémisphère gauche du cerveau | hémispère droit du cerveau |
contrôle | déséquilibre |
ceinture scapulaire | ceinture pelvienne |
occident | orient |
structure | fonction |
désyncrétique | syncrétique |
Bureaucratique | Lien du jùdô français,
lien vivant perfectionnement des responsables de clubs |
Organisme administratif et sportif | Foyer de formation des professeurs |
Méthode Kawaishi | Jùdô Kôdôkan |
Modelés figés de " prises et érude statique | Déplacements et "formes de corps" |
Quantitatif | Qualitatif |
Jùdô "fort" | Jùdô
explosif |
Les "sportifs", donnant tous les pouvoirs,
aux dirigeants élus et s'intéressant surtout à
la diffusion de la spécialité, à l'organisation
et au résultat des compétitions. |
Les "traditionnels", qui mettent l'accent
sur les responsabilités et l'autorité
dévolues aux plus haut gradés et recherchent la transmission
de l'esprit du jùdô,
l'éducation des pratiquants selon la voie tracée par
Jigoro Kano. |
Les tenants des catégories
de poids, le souci d'aller au bout de l'aspect sportif du jùdô,
de donner aux confrontations leur intérêt maximum en
égalisant les chances au départ et aussi, de s'inscrire
dans la même optique que les sports mondiaux et ainsi de se
donner des chances d'accession aux Jeux Olympiques; et encore, de
se donner la possibilité, en multipliant les titres de champion,
d'étoffer les spectacles et de déclencher des vocations
chez les petits gabarits. |
Les adversaires des catégories de poids,
eux s'accrochent à l'image ressassée du "petit
qui bat le grand", à la fois par engagement émotif
et l'attachement à la tradition et le respect des opinions
de Jigorô Kanô. |
Ces deux visions sont à la fois opposées et complémentaires.
Conseil :
Méfiez-vous des personnes trouvant que vous manquez de pédagogie.
En effet souvent :
- ils ne connaissent pas la définition exacte de ce mot
- ils ne connaissent qu'une seule forme de pédagogie
"N'avoir qu'un marteau comme outil condamne à voir
tous les problèmes comme des clous" Proverbe
Jean-Luc Valet (le 05 août 2011)
On se doit d'être tolérant sur les différentes représentations de chacun et laisser chacun faire son cheminement intérieur afin d'entretenir la prospérité mutuelle et laisser tout le monde vivre son jùdô (Xavier Mayteyé, Janvier 2009). Il appartient à chaque enseignant de choisir sa représentation.
L'hypercorrection :
L'hypercorrection consiste à s'exprimer de manière "trop
correcte" et finalement incorrecte à force de vouloir trop parler
ou écrire de façon irréprochable afin de palier une
certaine insécurité linguistique.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Hypercorrection
Distribuer |
-› |
|
Diriger |
-› |
|
Finir |
-› |
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Restant |
-› |
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Approuver, valider |
-› |
|
Déplacer |
-› |
|
Manger |
-› |
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Boire |
-› |
|
Améliorer, Préciser |
-› |
|
Valider, Homologuer |
-› |
|
Attirer |
-› |
|
Élevé |
-› |
Le niveau de langage :
L'adaptation du niveau de langage consiste à ajuster son discours
à la norme de prestige
(autorité
morale d’une personne).
L'hypercorrection, révèle, dans une société
donnée, l'estime ou la valeur qu'attribuent ses locuteurs à
certaines règles
de langage. Ainsi, dans un groupe, un élément qui s'exprime
à l'oral réalise forcément des choix linguistiques
qui révèlent sa posture par rapport au groupe :
Dans le domaine de la langue comme dans d'autres domaines, le rapport à la norme varie d'une situation à l'autre, d'un groupe social à l'autre à l'intérieur de la même société. Dans certaines situations les marges de liberté que les individus s'octroient par rapport à la norme témoignent d'un niveau de langage trop soutenu ou à l'inverse d'un niveau de langage trop vulgaire qui sont, l'une comme l'autre, l'occasion de marquer leurs différences.
Si un vocabulaire soutenu peut appuyer le prestige d'un enseignant chez les adultes et les adolescents, il n'en va pas de même avec les enfants. L'enseignant doit adapter son langage à son public afin de se faire comprendre. Il doit partir des représentations personnelles de ces interlocuteurs qu'il doit faire l'effort de connaitre.
La prise en compte des caractéristiques
mentales et singulières des élève-enfants :
Deux caractéristiques sont à prendre en
compte :
- le
mode d'apprentissage les plus utilisées
- les qualités
cognitives les plus développés
L'harmonisation d'une progression, d’une méthodologie, d'une programmation, d'une fiche de séance, d'une méthode, d'une pédagogie et d'une évaluation sur l'ensemble du club est une des conditions indispensables à la bonne marche de celui-ci.
http://membres.multimania.fr/oj13/enseignement/pedagogie.html
Le but de l'éducateur est de rendre autonome dans la pratique du jùdô, l'approche est différente suivant l'âge des adhérents.
4 - 5 ans : découverte
6 - 8 ans : apprentissage
(ceinture jaune)
Après : perfectionnement
Aides à la réalisation générale d'un cours
- Éviter de montrer, axer sur un travail exploratif,
- Toujours travailler sur du long terme (cycles ou années),
- S'adapter au publique en évaluant le groupe en début de
séance (sportifs ?, âge, gabarit),
- Le but est d'acquérir une habilité motrice par exploration
ou données directives,
- Ne pas se mettre en retrait du cours : au centre, courir dans le sens
opposé,
- Il est nécessaire de penser aux exercices suivant le nombre de
participants (pairs, impairs, possibilité de groupes de 3),
- Préciser les limites des jeux (la distance
d'arrivée pour le vainqueur est importante),
- Bien faire appliquer les consignes, un tricheur ne doit pas gagner sinon
tous les enfants vont penser qu'ils peuvent utiliser tous les moyens pour
gagner,
- Être bien directif lorsque l'exercice n'est pas exploratif, ne pas
laisser libre cours à des dérives,
- Utiliser des craies pour délimiter des surfaces de jeux (marelles,
sumo). Mais si l'on peut, utiliser du scotch d'emballage pour ne pas salir
les jùdôgis,
- Ne jamais faire de cours particulier lorsque le nombre d'adhérents
est impair, mais faire faire un travail à 3 à un groupe. Les
autres adhérents ne sont pas alors corrigés,
- Éviter de dire main droite ou main gauche, dire plutôt la
main qui tient le col ou la manche, idem pour les pieds et le sens de rotation.
L'aposiopèse qui consiste à suspendre sa phrase pour laisser les élèves la compléter est un technique qui peut être innterressante pour faire appelle à la mémoire et à la compréhension de l'élève.
Les 4-5 ans ne font pas de jùdô en soit, on essaye de faire un apprentissage qui va faciliter l'étude du jùdô dès son début. Les enfants doivent être suivis de très prêts, la surveillance doit être constante. Il est nécessaire de travailler en favorisant l'imaginaire, utiliser des histoires pour faire réaliser les exercices. L'ensemble de la pédagogie se retrouve dans le livret des 4-5 ans de la F.F.J.D.A..
Feuilles de cours :
Pour la bonne conduite d'un cours, l'enseignant peut utiliser les feuilles
de cours, dont vous pouvez télécharger un exemplaire ici.
Il est impératif de bien préciser en haut de la feuille de
cours : l'âge des participants, la position dans le cycle de travail
et la technique travaillée.
Les différentes rubriques verticales sont :
- Exercices : Nom (ex. : jeux de l'épervier), ce doit être
global.
- Situation pédagogique : Situation mise en place afin qu'il y ait
apprentissage. (ex. : Par
deux sur tout le tapis, utiliser un accessoire, tous autour du tapis). Cette
situation peut être explorative, répétitive. Description
de l'aménagement de l'espace.
- Temps : temps nécessaire à la réalisation de l'exercice
- But de la tâche : Ce que l'on doit réaliser (ex. élévation
du rythme cardio-vasculaire,
acquérir une habilité motrice, trouver une solution à
un exercice, l'entraide, l'adaptation à une situation, l'adaptation
à un effort, inhiber une appréhension, l'enrichissement d'une
base de données…).
- Consignes : Données essentielles pour la bonne réalisation,
ce peuit être des interdictions ou obligations de faire quelque chose.
(ex. : pour les débutants, bien insister sur l'importance de la chute).
Les trois rubriques horizontales sont :
- Mise en train : les exercices ou les jeux présents doivent
préparer au thème de la séance. La mise en train de
représenter environ 1/4 de la séance totale. Il est tout à
fait possible de diminuer ou augmenter cette période. Les objectifs
les plus courant sont l'élévation du rythme
cardio-vasculaire, la préparation de l'appareil locomoteur (les muscles
et leur charpente), la préparation de l'appareil ostéo-tendineux
(les articulations).
- Partie Principale : on peut y trouver tous les exercices propres à
la pratique du jùdô : Uchi
Komi, Nage Komi, Yakusoku
Geiko, Kakari Geiko, Randori,
Sotai Renshu, Tandoku
Renshu. Mais aussi tous les exercices personnalisés ou empruntés
à d'autres disciplines. L'objectif essentiel est l'acquisition d'habilités
motrices permettant la réalisation des techniques de jùdô.
Mais aussi l'adaptation à des situations rencontrées lors
de la pratique du jùdô
(c'est l'aspect technico-tactique).
- Retour au calme : Tous les exercices d'assouplissement (junbi-undo)
en précisant les techniques : passif, dynamique, postural, stretching,
contracté, relâché. Les exercices respiratoires (nogare,
inspiration ventrale ; ibuki expirer), de méditation ou faisant appel
à l'attention. Le but de cette partie est le retour aux données
de départ : physiologiques, psychologiques et physiques. Mais c'est
aussi un moment privilégié pour la mémorisation de
la séance et le retour sur soi-même.
La progression du jùdô
suivant l'âge
Chiffres 2000 :
4-5 ans : 3%
6-7 ans : 21 %
8-9 ans : 29 %
10-11 ans : 23 %
12-13 ans : 15%
14-15 ans : 9 %
Global : - 15 ans : 72 %
+ 15 ans : 28 %
Le jùdô n'est pas un sport prédominé par des compétiteurs.
Il est nécessaire de respecter les âges planchés
pour le passage des ceintures :
4-5 ans : 2 ceintures spécifiques
6 ans : ceinture blanche
7 ans : blanche-jaune
8 ans : jaune
9 ans : jaune-orange
10 ans : orange
11 ans : orange-verte
12 ans : verte
13 ans : bleue
14 ans : marron
Attention, la ceinture bleue-verte n'existe pas mais est une anticipation des équipementiers.
Les katas peuvent être passés à partie de la 2e année de cadets (15 ans), ceci peut être une motivation pour rester (il est aussi possible de jouer sur le jùjutsu).
4 - 6 ans
Développer les qualités physiques pour devenir un bon judoka,
mais un bon sportif en règle
générale : latéralisation, coordination, motricité,
notion de groupe, cohabitation.
Limites physiologiques :
- fragilité ostéo-tendineuse ;
- éviter les assouplissements (junbi-undo)
forcés ;
- enfants incapables de fournir un effort lactique (pas d'activités
longues soutenues) ;
- favoriser le travail aérobie.
À cet âge, les enfants ont tendance à vouloir courir
vite longtemps : trouver des solutions pour ralentir (courir avec eux).
Il va être important de jouer sur le côté imaginatif
(cf. Thierry Colin).
Matériel : Plots, cerceaux, ballons, bandes,
ceintures, poutres.
Attention, les enfants n'ont pas de notion d'espace. Il est important de
tout matérialiser.
Durée des séances : Pas plus de 45 minutes (1 fois par semaine), les enfants n'ont environ que 10 minutes de concentration réelle. Penser à aménager un espace de repos volontaire.
Le professeur peut aborder certaines questions comme :
Qu'est-ce que le jùdô ?
Faire tomber l'autre mais d'abord savoir tomber soi-même.
Il peut être intéressant de faire certains cours sans jùdôgi
pour retirer l'image de jùdô
pour cette tranche d'âge.
6 - 8 ans
C'est le temps de l'initiation.
But : développer toutes les grandes sensations propres au jùdô : action-réaction, déséquilibre, équilibre, Taï-sabaki, opposition, saisie, balance par rapport au centre de gravité.
Cours : 1 heures, 2 fois par semaine.
Utiliser encore des jeux, mais ne pas tomber dans le jeu pour
le jeu mais adapter les jeux en fonction de la séance.
Faire attention à la justice dans le jugement
et les règles.
9 - 12 ans
C'est l'âge du perfectionnement
global.
Des groupes doivent être réalisés suivant le niveau des enfants. Il va être nécessaire d'évaluer les capacités de chacun (la technique peut différer suivant la taille du jùdôka).
Limites physiologique et psychologique : Problème de schéma corporel (grandissent, grossissent, maigrissent…) au travers de grandes transformations. Ils peuvent ne pas arriver à réaliser une technique qu'ils arrivaient à faire avant à travailler sur de nouvelles choses. Il commence à apparaître un problème de mixité (les filles ne sont plus des partenaires mais deviennent des " filles " et vis et versa).
Des stages peuvent être introduits.
13 - 15 ans
Âge du perfectionnement
individualisé.
Chacun cherche sa voie :
- compétition,
- grades,
- loisirs,
- techniciens…
Il va être important de ne pas essayer de transformer les adolescents
pour les modeler à une image.
+ 15 ans
Il va être nécessaire de trouver des orientations
:
- enseignement,
- arbitrage,
- direction de club ….
40 ans et plus
Problème physiologique à test d'effort.
Légalement, le certificat
médical (Article
L3622 du code de santé publique) n'est pas obligatoire pour la
pratique du jùdô mais le
devient pour toute personne voulant faire de la compétition.
L'apprentissage du jùdô commence souvent par une première phase qui est la découverte, l'éducateur sportif peut alors s'appuyer sur l'aspect non directif qu'est l'exploration. Un travail exploratif se met en place en imposant une situation mais en n'imposant pas la réponse (exemple : Uke est à 4 pattes, Tori doit l'empêcher de se relever).
Il faut bien savoir que s'il y a eu apprentissage, l'oubli n'existe plus.
Les exercices fondamentaux pour l'apprentissage des habiletés techniques au jùdô sont :
- Uchi Komi : Exercice de répétition
des entrées en contact
- Nage Komi : répétition des projections
- Yaku Soku Geiko : Les attaques/défenses
ne sont pas prévus mais des consignes sont imposées.
- Kakari Geiko : Tori
attaque à fond en déplacement en variant les techniques
tandis que Uke
se défend du mieux possible
Ces exercices utilisent la mémorisation par répétition. Toutefois la répétition à des limites :
- Ne pas faire répéter des Uchi-Komi
avec des mauvaises formes de corps,
- La fatigue (hirou) altère le mouvement (arrêter à
temps),
- Importance du partenaire (tonique et bien placé), un rôle
peu être attribué à Uke (montée de la main).
Toutefois d'autres apprentissage existent, comme le simple fait de regarder les autres travailler. Certains enfants savent déjà réaliser une chute de jùdô lors de leur premier cours sans que l'éducateur sportif leur montre. Fait étonnant, mais qui a une explication lorsque l'enfant est venu voir régulièrement son frère ou des copains faire du jùdô. C'est un apprentissage passif qui peut être travailler grâce à la vidéo.
Pour savoir s'il y a eu apprentissage, le professeur de jùdô peut mettre en place des évaluations du type :
- Diagnostique (d'où on part ?)
- Formative (apport du cours ?)
- Sommative (résultat en combat ?)
Logiciel de gestion des cours de jùdô
:
http://www.jcpbm.org/index.php?option=com_content&view=article&id=72:un-logiciel-pour-votre-club&catid=36:flash
http://www.gaeyan.com/vmchk/Logiciels/Logiciel-Judo/flypage.tpl.html