Être parfait ou avoir des défauts peut se comprendre de deux manières
:
- "parfait"
signifiant qui est sans erreur dans son essence et où "défaut"
signifient erreur dans son essence
- "parfait"
signifiant qui est fini et où "défaut"
signifient un manque dans la finitude, qui n'est pas complet, accompli
Le mot "faute"
aussi a ce double sens "d'erreur morale" et "d'un manque".
Ainsi les mots "perfectionner" qui signifie
enlever des défauts et "parfaire"
qui signifie rajouter un élément manquant afin d'atteindre la
finitude de l'objet.
Ces deux visions s'opposent, la
première étant fixiste et la deuxième
dynamique en ce sens où on peut voir une personne comme étant
par essence née parfaite ou avec des défauts ou étant
le résultat de ces expériences à un instant T tendant vers
la finitude d'une infinitude de naissance.
Rapporté à l'élève, il s'agit soit de gommer
un défaut ou d'apporter un élément
pour combler un manque.
Plutôt que d'atteindre un but accessible, c'est, répétant
inlassablement le procès vers un but difficile à approcher, le
fait de polir qui importe, quand atteindre l'objectif n'est perçu que
comme un simple point de passage".
Faire pour faire, sans autre but que de polir chaque fois un peu plus, un peu
mieux, sa pierre, non pour qu'elle soit plus belle que celle du voisin, mais
pour qu'elle s'ajuste parfaitement
à l'édifice commun et y prenne sa place, à la fois indistincte
et indispensable. Le jùdô
en appelle à notre soif non de perfection
mais de perfectionnement.
Dans la conjugaison, cela explique les noms des temps ainsi :
- imparfait : qui n'est pas terminé dans le passé, exemple : je
mangeais
- plus-que-parfait : qui est terminé dans le passé, exemple :
j'avais mangé
Exemple : "Je mange du poisson." veut dire soit :
- "Je suis en train de manger du poisson"
- "Je mange parfois du poisson" ou "Je peux manger du poisson"
Voir aussi :
Ishinho.htm
MesEchecs.htm
ReflexionsJigoroKanoSelectionDeLaVoieEtEffort.htm
Étymologie de parfait
Latin ? perfectus
vient du verbe perficere = “mener à bien, accomplir, achever
complètement”.
composé de per- (complètement) + facere (faire).
?? perfectus = “fait jusqu’au bout”, “achevé”,
“complet”.
Ancien français ? parfait
Au Moyen Âge, parfait garde le sens de “accompli, achevé,
sans défaut”.
Par extension ? “excellent, idéal”.
Lien avec “parfait au chocolat”
En gastronomie, un parfait est un dessert dit “parfaitement”
réussi dans sa texture (crème glacée lisse, homogène).
Le terme vient du fait qu’il était considéré
comme l’accomplissement / la perfection d’une préparation
glacée.
Donc, “parfait au chocolat” = littéralement “le
dessert glacé considéré comme parfait dans sa réalisation,
aromatisé au chocolat”.
Lien étymologique direct
parfait = perfectus = “fait jusqu’au bout, accompli”.
Appliqué à une personne ? moralement ou physiquement accompli.
Appliqué à un dessert ? techniquement accompli, réussi.
D’où le glissement de sens ? du concept d’achèvement
à celui de plaisir gustatif raffiné. |
1. En français : « parfait »
Étymologie : du latin perfectus, participe passé de perficere
(« achever, mener à son terme »).
Sens : « qui est complet, sans défaut, achevé »,
mais aussi au quotidien un usage plus léger (« un parfait
au chocolat » = dessert complet, bien fini).
?? On reste dans l’idée de quelque chose qui est mené
jusqu’au bout.
2. En japonais de judo : « parfait / complet / achevé »
De nombreux termes renvoient à cette idée :
Ippon (??) : litt. « un seul (coup / action) » ? victoire
« pleine et entière », sans contestation.
Kansei (??) : « accomplissement », « réalisation
complète ». On retrouve ce mot dans l’idée d’achèvement
parfait.
Kanpeki (??) : « parfait, sans défaut ». Utilisé
pour exprimer la perfection absolue.
Zenshin (?? / ??) : « tout le corps » / « avancer en
entier », notion de plénitude ou de progression totale.
Même le concept de ippon seoi nage ? « projeter en un seul
mouvement complet ».
?? Comme en français, ce champ lexical exprime l’absence
de manque, l’achèvement total. Dans le judo, c’est
central : un ippon n’est pas juste « assez bon », c’est
la perfection du mouvement et du contrôle.
3. Parallèle culturel
En français, « parfait » oscille entre une acception
morale/absolue (un être parfait, une œuvre parfaite) et une
acception quotidienne/ludique (le dessert « parfait », «
parfait ! » comme exclamation).
En japonais martial, les termes comme ippon, kansei, kanpeki ne sont pas
légers : ils marquent une valeur décisive. Obtenir l’ippon,
c’est atteindre la perfection d’un geste.
Les deux langues convergent sur l’idée que « parfait
» signifie arrivé à la fin, sans manque, accompli. |