Shin : la personnalité

Shin Ghi Taï

C'est l'éducation éthique ou maturité mentale : le savoir-être, le cœur, l'amour, le courage, la volonté, l'assiduité, la motivation, l'énergie (le potentiel, la réserve), le but à atteindre, la valeurs morales, l'éducation, la socialisation, le contrôle de soi, l'attitude, le caractère, l'estime de soi, la personnalité ou la niak . Le jùdô comme le façonnement de la personnalité.(la force mentale : seishin-ryoku)

Le jùdô est le principe de la tendresse et de la douceur et donc de la sympathie et de l'empathie. Un cœur dur et sec n'est pas compatible avec le jùdô. Au contraire, un cœur tendre, doux, généreux et compréhensif est nécessaire.

« L'empathie est le talent le plus précieux de l'être humain. »
- Meryl Streep

La volonté est là pour palier un manque de forme physique et/ou des techniques, les tactiques et les stratégies

L'état d'esprit :
C'est une histoire d'identité ou de perception de la réalité. Je me comporte comme celui que je pense que je suis et comme je pense que les conditions sont.
Si je pense que je suis mince, je me comporte comme un mince. Je pense qu'il fait bon, il fait bon.

Un savoir de la pratique, produit par l’histoire de la pratique et de sa transmission, des règles sociales qui la régissent et des valeurs qui y sont attachées, c'est le savoir être qui est différent pour chacun. C'est la valeur la plus vacillante. Elle peut potentiellement disparaître ou aparaître en une seconde.

Le SHIN comprend trois valeurs :
- la valeurs morales (valeurs)
- l'attitude au dôjo (normes)
- la volonté

Ces trois concepts constituent ce que l'on appelle la discipline (Ensemble des règles de conduite qui régissent une collectivité, un groupe en vue d'assurer son bon fonctionnement).

Voici les cinq états (et non étapes) du shin :
- shoshin : l'esprit du débutant
- fudoshin : l'esprit immuable, esprit imperturbable et calme dans le danger
- zanshin : l'esprit persistant, esprit alerte, vigilant, esprit en éveil du monde environnant
- mushin : l'esprit vide, pas de moi, pas de pensée
- senshin : l'esprit éveillé/purifié, l'esprit sage

Rester immuable comme la terre tout en gardant le feu du débutant.
Rester lisse comme la surface de l'eau tout en restant vigilant comme l'air.

équilibre
"Être fort psychologiquement c'est savoir se remettre en question sans pour autant être déstabilisé"
équilibre
—› Exemple : la conduite automobile
Afin de parvenir à...

L'esprit de compétition :
Dés le début de l'existence du Kôdôkan, Jigorô Kanô insista sur la nécessité de pratiquer des compétitions en jùdô et mit au point personnellement des règles élémentaires pour ses élèves. La compétition était un élément à part entière du jùdô, mais ne devait jamais être un but en soi, il le rappela très souvent. C'est aussi parce qu'il voulait intégrer la compétition au jùdô qu'il délaissa un certain nombre de technique ou en modifia d'autres eu égard au dangers qu'elles représentaient appliquées en compétition.
La compétition est avant tout une grande fête, une source de plaisir à la pratique. Elle n'a pour but que de développer le satori (l'éveil), la maîtrise de soi, l'éveil à la situation d'opposition et l'implication dans l'action, de progresser en jùdô, de concrétiser un long travail effectué sur soi-même tant sur le plan de la volonté (shin), de la technique (ghi) que du physique (tai). Le résultat n'a donc aucune importance en lui même mais pour ce qu'il représente à savoir l'aboutissement de l'entraînement. C'est également une phase test de son physique et sa technique afin d'orienter le travail à l'entraînement et surtout de développer son estime de soi, sa détermination (combativité en combat), sa maîtrise des règles et son respect des autres afin de se préparer aux grands rendez-vous de la vie et d'avoir une vie harmonieuse. La compétition n'est pas une lutte contre un adversaire mais un face à face avec soi-même. Ce qui compte ce n'est pas de gagner mais c'est être totalement maître de soi et de montrer que son esprit est invaincible afin d'obtenir la sérénité et la paix de l'esprit.
Préserver l'enfant de la défaite en attribuant la même médaille d'or à chaque enfant est une gageure. Au lieu de le préserver de la défaite (ou de la victoire) qui est inévitable il faut le préserver d'une mauvaise interprétation de cette défaite ou de cette victoire. La victoire ou la défaite est un feed-back nécessaire à l'apprentissage.

Représentation 1
Représentation 2
Représentation 3
La compétition est nocive. Elle pervertit les enfants en les dévalorisant ou en les rendant aggressifs
Le plus important est de faire de son mieux en compétition et de se servir du résultat pour progresser.
Le résultat en compétition est la seule chose qui compte. Perdre est la pire chose.

Les représentations 1 et 3 sont des représentations qui ne sont pas compatible avec l'esprit du jùdô. Dans les deux cas la compétition est vu comme une bagarre (querelle violente, mêlée bruyante et désordonnée) physique brutale chargée de rancune (Arès). La représentation 1 veut l'éviter alors que la représentation 3 l'accepte. Il ne faut ni l'éviter ni l'accepter mais la redéfinir comme étant la représentation 2.