Tsukuri : la préparation

Principe pédagogique préléminaires :
- L'enseignement évolue entre la syncrétisation (approche du sens globale) et la désyncrétisation (approche du déchiffrage élémentaire)
Entre le moment du hajime et de la saisie du kumi kata il existe un moment d'observation en déplacement des deux combattants et de mise en place de la posture afin de mettre en place mentalement les fonctions automatiques semi-consciente non dirigé par la volonté (migatte).
Différence entre bouger et se déplacer :
Bouger c'est déplacer ses segments osseux par rapport au tron en se déplaçant ou pas
Se déplacer c'est changer de place en bougeant ou pas
Principes techniques de base de déplacement :
- Tori se déplace pour déplacer Uke afin de le déséquilibrer.
- Pour déplacer un appui il faut d'abord placer le poids du corps sur un autre appui.
- Un débutant ne se concentre que sur la jambe de bascule de complément alors qu'un expert se concentre tout d'abord sur le placement de la jambe d'appui puis sur la jambe de bascule de complément.

Tsukuri signifie "préparation" ou construction. C'est la mise en place du déséquilibre (kuzushi : la destruction de l'équilibre)

Le tsukuri est composé :

Tsukuri
Aite : adversaire/partenaire
Jibun : soi-même

Du déplacement : (aite no tsukuri, préparation du partenaire) : préparation de la main d'autrui, le partenaire/adversaire (aite) ; mettre Uke dans une position pour pouvoir l'attaquer.
Elle s'organise à partir de composantes afin de créer une vulnérabilité provisoire.

C'est l'attaque en confusion ou feinte (misekake) ou demandant le sens de la feinte (sorashi) est une simulation d'attaque ayant pour but de créer une réaction chez l'adversaire et permettant d'exécuter une technique initialement prévue. C'est ce qu'on appelle souvent action/réaction (avant/avant, avant/arrière, arrière/arrière, arrière/avant, gauche/droite, droite/gauche, droite/droite, gauche/gauche)
Cette feinte s'exécute au travers des kuzushi-wazas :
- un kari-komi (entrée en balayant)
- une action de kumi kata
- un déplacement (tsuri-ashi)
- un changement de posture (shisei)
Cette tactique vous permet d'avoir un temps d'avance : toki (temps) tobashi (envolé).

Du placement (jibun no tsukuri, préparation de soi-même) : préparation de soi-même ; le déplacement et le placement de Tori.
C'est attaquer l'adversaire avec l'intention de faire tomber (zanshin)

La garde en jùdô / jùjutsu :
Elle doit être souple, naturelle. Les pieds sont écartés afin d'assurer un bon équilibre (Shizentai), pied gauche en avant (Hidari Shizentai) ou pied droit en avant (Migi Shizentai). Le corps est ainsi placé légèrement de biais par rapport à l'adversaire afin d'offrir le moins de points possible à ses attaques. Les mains sont placées à hauteur de la poitrine prêtes à parer, bloquer, saisir ou frapper. Elles sont donc ouvertes et souples ().

Les sept phases de la technique permettant une projection :
Le Shisei (la posture), le Kumi Kata (la saisie), le Tsukuri (la préparation de la mise en déséquilibre)
, le Kuzushi (le déséquilibre), le Kake (l'accrochage) puis le Nage (la projection) et l'Ukemi (la reception de uke au sol) :

Le Shisei (la posture) permet le Kumi Kata (la saisie) permet le Tsukuri (le (dé)placement et placement) de Tori permet le Kuzushi (le déséquilibre) (ou le Kumi Kata (la saisie) permet le Kuzushi (le déséquilibre d'Uke) permet le Tsukuri (le (dé)placement et placement) de Tori) amenant le Kake (la mise au "point de non retour"), le Nage (la projection) et enfin l'Ukemi (la réception de Uke au sol).

La conduite est à l'origine du déplacement du véhicule. Cependant, la conduite et le déplacement du véhicule ne font qu'un. De même, le (dé)placement de Tori est à l'origine de la mise en déséquilibre du corps d'Uke. Cependant, le (dé)placement de Tori et la mise en déséquilibre du corps d'Uke ne font qu'un. Ces deux processus sont donc simultanés.
Deux écueils sont donc à éviter :
- déséquilibrer avant de se placer :
         - sur les mouvements avant cela provoque la fixation des appuis de son propre corps rendant impossible le déplacement
         - sur les mouvements arrière cela provoque le déséquilibre de son propre corps rendant impossible tout contrôle
- se placer avant de déséquilibrer
         - sur les mouvements avant et arrière cela provoque l'extention des bras rendant impossible la poussée ou la traction

Déplacement et placement lors du Tsukuri :
Le déplacement : (aite no tsukuri) :
préparation de Uke ; mettre Uke dans une position pour pouvoir l'attaquer.
La première condition pour pratiquer les combats basés sur le jùdô est de fermer la distance en se déplaçant.

Le placement (jibun no tsukuri) : préparation de Tori ; le placement de Tori.
Toutes les techniques s'effectuent en deux pas :
En Tachi-Waza :
- le premier où le plus gros du déséquilibre (tration/poussée) est effectué
- le deuxième où le déséquilibre (tration/poussée) s'achève et où le corps se place
En Sutemi-Waza :
- le premier où le déséquilibre (tration/poussée) débute et où le corps se place
- le deuxième où le plus gros du déséquilibre (tration/poussée) est effectué

Se déplacer signifie changer de place durant un temps "T".
Déplacements debout : tsuri-ashi (pas glissés (orteils qui pointent)

- Shintai : Manière de mouvoir le centre de gravité du corps par déplacement des pieds.
  - Shitai-undo : Mouvement (undo) à la fois du corps (tai) et des membres (shi) en relation avec une action d'attaque, de défense ou de contre-attaque
Sabaki = travail
Ugoki = activé, bougé, déplacé (Ugoki Kata, forme fondamentale de déplacement)
      - Tai-sabaki : travail (sabaki) du corps (tai) et donc travail du mouvement du corps.
      - Shishi-undo : Mouvement (undo) des membres (shishi)
           - Ashi-sabaki : travail (sabaki) des pieds (ashi) et donc travail du mouvement des pieds.
           - Te-sabaki : travail (sabaki) des mains (te) et donc travail du mouvement des mains.
           - Koshi-sabaki : travail (sabaki) des hanches (goshi) et travail donc du mouvement des hanches.

Tout acte moteur se déroule en trois stades :
- La perception : pendant ce stade, le jùdôka recueille un maximum d’information sur son adversaire et lui-même.
- La décision qui consiste à sélectionner une réponse au problème posé précédemment, en fonction du registre technique acquis à l’entraînement.
- L’exécution : c’est le stade visible de l’extérieur : c’est la réponse qui comporte trois étapes :
     - étape du lancement du geste.
     - étape d’ajustement.
     - étape de transition vers le geste suivant.

En position debout il existe 4 types de tsuri-ashi :

Mae Sabaki : Travail de mouvement en avant., à droite (Migi) ou à gauche (Hidari)
Quart de tour avant le plus souvent de 90°

Migi Mae Sabaki
Hidari Mae Sabaki

- Ushiro Sabaki : Quart de tour arrière le plus souvent de 90°

Migi Ushiro Sabaki
Hidari Ushiro Sabaki

Les Mae Sabakis et Ushiro Sabakis sont souvent utilisés pour effectuer des esquives soit :
- pour surpasser le sens de rotation de la technique (rotation dans le même sens)
- pour accenter le sens de rotation de la technique (rotation dans le sens opposé)

Tsugi ashi : Pas poursuivant. En marche avant (pas suivis), l'un des pieds (droite ou gauche) avance puis l'autre le rejoint. En reculant (pas suivis), l'un des pieds recule puis l'autre le rejoint. Dans un axe latéral (pas chassés), l'un des pieds se déplace (latéralement) puis l'autre le rejoint. Les pieds ne se croisent pas.
Il existe les Tsugi-Ashi :
- en propulsion où le pied qui se déplace en second donne l'impulsion pour avancer le premier
- en traction où le premier pied tire le second
À noter qu'il est préférable d'effectuer un Tsugi-Ashi en propulsion plutôt qu'en traction.

Migi/Hidari-Mae/Ushiro-Tsugi-Ashi
Naname-Migi/Hidari-Mae/Ushiro-Tsugi-Ashi
Yoko-Migi/Hidari-Tsugi-Ashi
Juji Ashi

- en rond :

Le petit rond :
- pour les droitiers : l'épaule et le pied fixe droit de Uke pivotent et l'épaule et le pied gauche de Uke tournent dans le sens inverse des aiguilles d'une montre
- pour les gauchers : l'épaule et le pied fixe gauche de Uke pivotent et l'épaule et le pied droit de Uke tournent dans le sens des aiguilles d'une montre
Le grand rond :
- pour les droitiers : en tsugi ashi latérale gauche
- pour les gauchers : en tsugi ashi latérale droit

Ayumi ashi : Pas glissés en marche normale, alternativement un pied dépasse l'autre, vers l'avant ou vers l'arrière.

Juji ashi : en marche latérale, alternativement un pied dépasse l'autre, vers la droite ou vers la gauche.

On notera que ces 3 types de déplacement peuvent également s'effectuer au sol.

Le déplacement et le placement étant le plus important, le kake peut être mis de côté dans un premier temps dans l'apprenttissage des techniques de base :
Par exemple :
- dans O soto otoshi : je pousse avec une épaule en passant à côté
- dans Uki goshi : je fais tourner l'autre autour de moi en tournant d'abord sur moi même
- dans O uchi gari : je pousse l'autre de face avec mon ventre et mes épaules
- dans Ko uchi gari : je pousse l'autre de côté avec une épaule

Déplacements s'effectuant seulement debout :
Ken Ken
: Progresser en sautant sur le pied d'appui.
Oikomi (en entrant, en avançant, en poursuivant) c'est à dire en accompagnant le partenaire qui recule
Hikidashi : (en se retirant, en reculant) c'est à dire en accompagnant le partenaire qui avance
Tobikomi / Tobi-Ashi (plonger) Il s'agit de bondir sur l'adversaire en plaçant d'abord la ou les jambes d'appui(s)

Il existe également 8 déplacements possibles sur chaque technique correspondant aux Happo-no-kuzushi (les 8 directions du déstabilisation) :
- en reculant
- en reculant en décalé sur le côté droit de Uke
- en latéral droit par rapport à Uke
- en avançant en décalé sur le côté droit de Uke
- en avançant droit sur Uke
- en avançant en décalé sur le côté gauche de Uke
- en latéral gauche par rapport à Uke
- en reculant en décalé sur le côté gauche de Uke

Les déplacements en cercle à 90° :

Puis
Déplacement en cercle en tournant sur l'appui droit en avant Déplacement en cercle en tournant sur l'appui gauche en avant Déplacement en cercle en tournant sur l'appui droit en arrière Déplacement en cercle en tournant sur l'appui gauche en arrière
Déplacement en cercle en tournant sur l'appui droit en avant Déplacement en cercle en tournant sur l'appui droit en avant Avancer en quinconce Retour au départ Mae mawari gauche
Déplacement en cercle en tournant sur l'appui gauche en avant Avancer en quinconce Déplacement en cercle en tournant sur l'appui gauche en avant Mae mawari droit Retour au départ
Déplacement en cercle en tournant sur l'appui droit en arrière Retour au départ Ushiro mawari droit Déplacement en cercle en tournant sur l'appui droit en arrière Reculer en quinconce
Déplacement en cercle en tournant sur l'appui gauche en arrière Ushiro mawari sabaki gauche Retour au départ Reculer en quinconce Déplacement en cercle en tournant sur l'appui gauche en arrière

Les entrées peuvent s'effectuer en déplacement verticale, horizontale ou en cercle.

Le déplacement de l'autre en cerf-volant :
Un cerf-volant ne peut pas s'enlover par la simple force des bras mais en combinant cette dernière à un déplacement avec les jambes.

Les différents situations de déplacement : Tachi Waza, Hanmi Handachi Waza, Suwari Waza

Tachi waza (technique debout)

Cette forme de travail est la plus classique. On la retrouve dans tout les arts martiaux à mains nues. Pour notre société occidentale c'est aussi la forme la plus logique car on ne se déplace jamais à genoux. Il apparait donc que Tachi Waza est plus facile d'accés à un pratiquant débutant. C'est d'ailleurs la forme qu'il apprendra en premier. Ce travail laisse à l'élève la possibilité de compenser un mauvais déplacement par un ajustement des jambes indépendament du reste du corps, ou d'utiliser la force plus facilement.

http://www.juliencoup.com/article-11443403.html

Entrée en déplacement verticale et horizontale
Les entrées en déplacement verticale (en avançant ou en reculant) :

- Mae Mawari Sabaki : Travail de mouvement en avançant (Mae Sabaki de 90° d'un côté puis Ushiro Sabaki de 90° de l'autre côté) sur partenaire qui recule (le plus souvent) ou qui avance (en percussion et rotation ou en passant largement sous le centre de gravité). Le haut du corps tire pendant que le bas du corps se rapproche. Cette technique demande une bonne dissociation entre le haut et le bas du corps. C'est la manière classique de présenter une technique avant où l'on tourne le dos en France.


En Mae Mawari Sabaki :
C'est la jambe qui avance qui détermine le déplacement.
Ainsi deux facteurs sont à prendre en compte sur cette jambe qui avance :
- le degré de rotation
- l'amplitude de l'écart des jambes

Ce déplacement convient lorsque la distance entre tori et uke correspond à celle du bras tendu. Il met l'accent sur le déséquilibre horizontal (la rotation)

- Ushiro Mawari Sabaki : Travail de mouvement en reculant (Ushiro Sabaki de 90° d'un côté puis Mae Sabaki de 90° de l'autre côté) sur partenaire qui avance. Le haut du corps tire pendant que le bas du corps s'éloigne. C'est la manière classique de présenter une technique avant où l'on tourne le dos au Japon (et celle que je préconise pour bien mettre en évidence que pour tirer il faut s'éloigner).

En Ushiro Mawari Sabaki :
C'est la jambe de recule qui détermine le déplacement.
Ainsi deux facteurs sont à prendre en compte sur cette jambe de recule :
- le degré de rotation
- l'amplitude de l'écart des jambes

Ce déplacement convient lorsque la distance entre tori et uke correspond à celle du bras plié. Il met l'accent sur le déséquilibre vertical (la traction)

Il existe des préférences motrices qui font que Mae Mawari Sabaki ou Ushiro Mawari Sabaki sont plus ou moins utilisés par les pratiquants (y compris les enseignants).

Que ce soit en Mae Mawari Sabaki ou UshiroMawari Sabaki le haut du corps de Tori est éloigné et tire celui d'Uke pour créer le déséquilibre.

la traction du haut du corps

Ces deux mouvements peuvent se combiner :
- 1re combinaison : Mae Sabaki de 90° d'un côté puis Mae Sabaki de 270° de l'autre côté
- 1re combinaison bis : placer son pied d'appui A directement en effectuant une vrille de 90° en externe, les orteils directement tournés vers la future projection puis lancer le mouvement après avoir tourner le reste du corps du côté A. (Mae Mawari Sabaki en avançant proche de la 1re combinaison). Cette entrée s'apelle "Tobikomi".


- 2de combinaison : Ushiro Sabaki de 90° d'un coté puis Ushiro Sabaki de 270° de l'autre côté
- 2de combinaison bis : infaisable en raison d'une incapacité bio-mécanique (un vrille de la cheville de 90° en interne)

Attention ! :
Effectuer directement un UshiroMawari Sabaki ou un Mae Mawari Sabaki de 180° en déplacement avant ou arrière est quasiment toujours voué à l'échec à cause du manque de déséquilibre. Les seules façons de pallier le problème sont soit de :
- se servir d'un déséquilibre initiale (attaque à la volée, action/réaction)
- effectuer un saut (tobi-ashi) afin de placer les appuis directement derrières ou sous le centre de gravité d'Uke*
- baser tout le déséquilibre sur la rotation du corps

NB : * À noter que les mouvements avant (où on tourne le dos), même s'ils sont le plus souvent effectués en plaçant les appuis devant ceux d'Uke, peuvent se faire en plaçant les appuis derrières ceux d'Uke.

Entrées en déplacement horizontale (latéral) (Yoko Tsugi-Ashi) :
Dans tous ces placements on accentuera le déséquilibre par une forte rotation.

- Manche dans le sens du déplacement :
En déplacement côté manche (hikite) en garde classique, effectuer un pas plus grand de placement en vrillant la cheville de 90° en externe, les orteils directement tournés vers la future projection puis Mae Sabaki de 180° du côté de la manche.

Migi Mae Sabaki à 180°
Hidari Mae Sabaki à 180°

- Manche dans le sens contraire du déplacement :
En déplacement côté manche (hikite) en garde classique, Mae Sabaki de 180° du côté revers (Tori laisse passer Uke dans son dos en attaquant à contre sens en forme de technique à un bras comme une forme d'Ippon Seoi Nage ou Soto Makikomi)

Migi Ushiro Sabaki à 180°
Hidari Ushiro Sabaki à 180°

- Revers dans le sens du déplacement :
En déplacement côté revers (tsurite) en garde classique, effectuer un pas plus grand de placement en vrillant la cheville de 90° en externe, les orteils directement tournés vers la chute puis Mae Sabaki de 180° du côté manche (Tori attaque en forme de technique à un bras comme une forme d'Ippon Seoi Nage ou Soto Makikomi)

Migi Mae Sabaki à 180°
Hidari Mae Sabaki à 180°

- Revers dans le sens contraire du déplacement :
En déplacement côté revers (tsurite) en garde classique, Ushiro Sabaki de 180° du côté du revers

Migi Ushiro Sabaki à 180°
Hidari Ushiro Sabaki à 180°

Entrée en déplacement en cercle/L'amenée dans le dos :
Le déplacement en spirale :
C'est le déplacement qui consiste à approcher ou rapprocher le partenaire en tournant.

Tori fait pivoter Uke autour d'une jambe d'appui en plaçant sa jambe de pivot et en pivotant du même côté.
Tori lance ensuite une technique dans le sens opposé au déplacement.
- Déplacement du pied côté manche vers l'extérieur pour permettre la traction du pied côté revers (pivot sur le pied d'Uke côté manche) en tirant le revers. (déplacement du Nage no Kata dans Uchi-mata dit côté revers)

À partir de ce déplacement Tori se retrouve avec une jambe devant et une jambe derrière avec un kumikata installé (manche et revers). La jambe devant peut permettre d'effectuer un Mae Mawari en position éloignée et la jambe derrière peut permettre d'effectuer un Ushiro Mawari en position proche.
Il est également possible d'utiliser le sens du déplacement en effectuant un blocage tel que Sasae Tsuri komi Ashi ou un balayage tel Okuri Ashi Harai.

- Déplacement du pied côté revers vers l'extérieur pour permettre la poussée du pied côté manche (pivot sur le pied d'Uke côté revers) en poussant le revers. (déplacement inverse du Nage no Kata dit côté manche)

À partir de ce déplacement Tori se retrouve avec une jambe devant et une jambe derrière avec la main du revers posée. Il est préférable dans ce cas lancer une technique en Mae-Sabaki de 270° de l'autre côté. Ko Uchi barai est le seul balayage qui s'attaque en déplacement en cercle en tournant côté manche.
Il est également possible d'utiliser le sens du déplacement en effectuant un blocage tel que Sasae Tsuri komi Ashi ou un balayage tel Okuri Ashi Harai.

L'entrée en déplacement en cercle est plus efficace que le pousser/tirer dans la mesure où tori se place dans le milieu d'un cercle que uke parcours, celui-ci a moins de distance à parcourir et peut donc plus facilement de prendre de vitesse contrairement au pousser/tirer.

Hanmi Handachi Waza (Han, demi ; Mi, corps ; Dachi, debout)

Dans cette forme de travail Uke attaque debout et Tori est à genoux. C'est un travail assez difficile et il est nécessaire d'être déja avancé pour s'y entrainer. De la même maniére que Suwari waza ce travail demande encore plus de précision de Tori car il faut en plus amener Uke au sol. Ce travail nécessite un Uke disponible.
Jeux permettant de développer les qualités nécessaires pour faire face à ce type de situation :

- Le jeu de la pieuvre
- Le jeu du crocodile
- Le chat de goutière
- Le chat et la souris
- La chasse du cachalot
- Le chien de berger
- Le rodéo
- La grappe de raisin
- La toupie
- La chasse au trésor
- La forteresse
- Les boules de neige
- La ponte des tortues
- L'escargot
- Les hérissons

http://www.juliencoup.com/article-11443403.html

Suwari Waza (technique assise)

Historiquement, les japonais vivent au sol, s'asseyant par terre. Assis signifie en fait à genoux, dans la position dite seiza lorsque le dessus du pied est au sol ou kiza lorsque l'on s'appuie sur les orteils. Les fesses et le poids du corps reposent alors sur les talons, un genou en avant, les deux cuisses formant un angle proche de 40°. Les pieds peuvent être à plat au départ des techniques, mais l'essentiel du travail se fait avec les pieds dressés sur les orteils.

C'est donc logiquement que les samouraïs développèrent des techniques partant de cette position, afin d'être capables d'attaquer ou de se défendre en toute situation.

De nos jours, la pratique à genoux permet de travailler le renforcement des jambes (souplesse, musculature), ainsi que la posture (shisei). En effet, comme on ne peut plus se servir de ses jambes pour « passer en force », cette posture impose d'avoir un mouvement juste. Il convient cependant d'être prudent dans le travail à genoux, car il sollicite beaucoup les ligaments. Il faut donc faire attention à poser doucement ses genoux, et garder le poids du corps sur les talons.

Ce travail nécessite une justesse dans le déplacement du corps avec laquelle on ne peut pas tricher. La position correcte s'execute avec un genou devant et l'autre de côté de la même façon que l'on se tient en Tachi Waza (position des pieds triangulaire: San kaku). En Suwari waza si le deplacement n'est pas juste la technique ne peut fonctionner ni être compenser.
Pour se déplacer correctement le pratiquant doit mettre en usage sa perception de la gravité, il doit développer une attention constante quant à sa position. Pour être plus précis si l'on est trop penché vers l'avant à force de se deplacer ainsi les genoux vont se détériorer. Si l'on est trop en arriére sur les appuis alors on est en déséquilibre.
Suwari waza demande un relachement et une souplesse minimale du bassin, le pratiquant doit apprendre à se mouvoir autour de l'axe de la colonne vertébrale. On dit souvent que c'est un travail plus difficile car il n'est pas possible de "tricher" comme en Tachi waza.

Le terme Suwari Waza est un terme japonais désignant les techniques martiales pratiquées à genoux. La notion est différente du Ne Waza qui sont également des techniques au sol, mais n'impliquant pas de déplacement (maîtrise de l'adversaire par immobilisation, strangulation ou arthralgie).

C'est la pratique où les deux partenaires, uke (celui qui reçoit) et tori (celui qui saisit) sont au sol et pratiquent toujours au sol.

Le déplacement de base se nomme shikko. On part d'une position à genoux, les fesses posées sur les talons et en appui sur les orteils (kiza) :

- on lève le genou droit en posant le pied à plat au sol, ce qui fait avancer le pied ;
- le pied gauche suit le pied droit pour rester « uni » à lui, il y a donc un pivot sur le genou gauche ;
- on avance le genou gauche tout en reposant le genou droit au sol ; à la fin du mouvement, on est à nouveau en kiza.

On recommence ensuite de l'autre côté.

Un autre déplacement fondamental consiste à lever le genou droit en posant le pied à plat, puis à faire glisser le genou gauche tout en reposant le genou droit au sol ; à la fin du mouvement, on est à nouveau en kiza.

Le pivot sur place se fait en partant les genoux écartés : pour un pivot à droite :

- on rapproche le genou gauche du genou droit en se levant sur les genoux ;
- on pivote d'un demi-tour, les genoux serrés ;
- on écarte le genou droit en se rasseyant sur les talons.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Suwari_waza

Voici les déplacement de base au sol :
en langouste (dit ebi sabaki) :

Si ebi désigne la crevette. En France, en jùdô, certains appelle ebi à tort, la langouste.
Elle peut s'effectuer en se déplaçant vers la tête ou en se déplaçant vers les pieds.
En se déplaçant vers la tête : déplacement dit Ebi
Se mettre sur le flanc A, placer les mains au sol au-delà de la tête du côté A, bras plier à 90°, coude du bras A appuié au sol, paume vers le sol et prendre appui au sol avec les pieds du côté A, jambes pliées.
Pousser sur les pieds et tirer sur les bras pour déplacer le bassin vers l'arrière et remonter le corps pour progresser vers le tête.
En se déplaçant vers les pieds : déplacement dit Ushiro Ebi
Se mettre sur le flanc A, placer les mains au sol côté A, bras plier à 90°, coude du bras A appuié au sol, paume vers le sol, avec les pieds du côté A, jambes presque tendues.
Tirer sur les pieds et pousser sur les bras pour déplacer le bassin vers les pieds et redescendre le corps pour progresser vers les pieds.

Ce déplacement est surtout utilisé pour effectuer les dégagements.

- à quatre pattes sur les genous et les avant bras (le chiot, la tortue, l'escargot)
- à quatre pattes sur les genous et les mains (le poisson, le lionceau)
- à quatre pattes sur les pieds ventre vers le bas (le lion, l'éléphant)
- à quatre pattes sur les pieds ventre vers le haut (l'araignée)
- assis en avant (la pieuvre avant)
- assis en arrière (la pieuvre arrière)
- sur le dos en cercle ou en arrière (la pieuvre couché)
- en rampant sur le ventre (le serpent)
- en roulade avant (le pangolin avant) (pensez à énoncer qu'il faut faire passer la tête sous les fesses)
- en roulade arrière (le pangolin arrière)(pensez à énoncer qu'il faut faire passer les fesses au dessus de la tête)
- en roulade sur le côté droit (le pangolin à droite) (pensez à énoncer qu'il faut lever le bras gauche)
- en roulade sur le côté gauche (le pangolin à gauche) (pensez à énoncer qu'il faut lever le bras droit)
- à genoux (le singe)
- sur le côté en avant (dit Ushiro Ebi : le déplacement en langouste en avant)
en position montagne-rivière, jambe dégroupée et bras groupé, pousser sur le coude et tirer par la montagne du côté opposé pour terminé en jambe groupée et bras dégroupé

- sur le côté en arrière (dit Ebi : le déplacement en langouste en arrière)
en position montagne-rivière, jambe groupée et bras dégroupé, tirer sur le coude et pousser par la montagne du côté opposé pour terminé en jambe dégroupée et bras groupé

- en se tortillant sur le dos sans toucher les bras et les jambes par terre
Tout comme la marche debout, il faut non seulement aterner le gauche-droite mais aussi haut-bas :
- le poids en bas permet de déplacer le haut
- le poids en haut permet de déplacer le bas
- pierre, feuille, ciseau, roulade arrière (en boucle)
- feuille et ciseaux en tournant (en boucle)
montagne rivière à droite - feuille - montagne rivière à gauche - montagne rivière à droite, - feuille - etc.
- la serpiere : sur le dos en poussant avec les pieds
Roulade avant
Roulade arrière

... et les plus spécifiques :
- les passages de la posture Shiho Gatame à la posture Gesa Gatame
éducatif : le lion –› l'araignée
- les passages de la posture Gesa Gatame à la posture Shiho Gatame
éducatif : l'araignée –› le lion
- déplassement spécifique des Shiho Gatame
- déplassement spécifique des Gesa Gatame

Les pierres plattes et les pierres rondes :
- pierre ronde : posture Shiho Gatame avec les condes joints et les genoux joints.
- pierre platte : posture Shiho Gatame avec les condes écartés et les genoux écartés.
La posture pierre platte est la posture Shiho Gatame utilisé en jùdô pour effectuer les Shiho Gatame.
La posture pierre ronde est la posture Shiho Gatame utilisé en jùdô pour le placement d'obstacle lors d'exercices de chutte avant.

Le passage Shiho Gatame ‹—› Gesa Gatame :
Shiho Gatame —› Gesa Gatame :
éducatif : le lion –› l'araignée
- a1) Par au-dessus : passer une jambe pliée en arrière en faisant demi-tour (déplacement du "chien qui urine")
Pour les petits : éloigner les deux pieds en s'assayant
- b1) Par en-dessous : passer une jambe pliée devant en la tendant en la passant sous les fesses, en prenant appui sur une main et sur le pied de l'autre jambe pliée (déplacement du "changement d'appuie"), cette technique peut également permettre de passer en position assise (la "pieuvre").
Pour les petits : éloigner les deux pieds en s'assayant en arrière

Le passage Gesa Gatame —› Shiho Gatame :
éducatif : l'araignée –› le lion
- a2) Par au-dessus : passer la jambe pliée par dessus la jambe tendu en faisant demi-tour (déplacement du "chien qui urine" à l'envers)
Pour les petits : idem
- b2) Par en-dessous : passer la jambe tendue sous les fesses en prenant appui sur le pied de la jambe pliée et sur la main opposée (déplacement du "changement d'appuie" à l'envers).
Pour les petits : plier la jambe tendue sous les fesses puis avancer les mains et le corps pour se placer en lion

Shiho Gatame —› Shiho Gatame :
S) déplassement spécifique des Shiho Gatame
C'est le passage de Shiho Gatame en Shiho Gatame.
Il s'effectue toujours dans cette ordre : Kami Shiho Gatame, Yoko Shiho Gatame, Tate Shiho Gatame, Yoko Shiho Gatame quelque soit la position initiale
Gesa Gatame —› Gesa Gatame :
G) déplassement spécifique des Gesa Gatame
Il s'effectue toujours dans cette ordre : Hon Gesa Gatame, Makura Gesa Gatame, Ushiro Gesa Gatame en commençant toujours par Hon Gesa Gatame et en finissant par Ushiro Gesa Gatame
Pédagogie :
L'horloge : il est midi (Hon Gesa Gatame), il est 15h (Makura Gesa Gatame), il est 18h00 (Ushiro Gesa Gatame).
L'histoire : le papa raconte une histoire à son fils (Hon Gesa Gatame) puis le mets dans le lit (Makura Gesa Gatame) et enfin sort de la chambre (Ushiro Gesa Gatame).
Le tour du lac : les enfants font le tour d'un lac (tatami) en posant le coude dans ce lac (tatami) et les chevaux (la jambe pliée) poussent sur la berge.
Ensuite les enfants remplacent le tatami par un enfant.
À chaque fois, Uke lève la tête et écarte les bras pour laisser passer Tori et simplifier le repérage des bras.

L'ajustement de la distance (maaï) :
Trop loin, le déséquilibre est impossible à effectuer et il en résulte une fausse attaque. Trop près, le déséquilibre est sans amplitude et il y a danger de se faire contrer. Pour pouvoir s’attraper et ainsi mieux se contrôler mutuellement il est nécessaire de réduire la distance à moins d'utiliser l’attaque à la volée au moment de la prise de garde. Il est donc important de prendre en considération la distance comme élément technique ou tactique. En fait, l’intervalle (aida) à prendre en compte est celui qui sépare les centre de gravité. La distance dépend du kumi-kata et de la position des pieds, déterminée par l’attitude. Ces deux paramètres évoluent rapidement pendant le combat, et particulièrement au moment de l’attaque. À noter que les kumi-katas “musclés” ont une influence négative sur la variation de distance dans la pratique et ne font que diminuer l’incertitude du combat. Mae-mawari s'effectue lorsque l'adversaire est à distance de bras tendu et Ushiro mawari lorque l'adversaire est à distance de bras plié.

La rythme (hyoshi) :
On peut considérer deux sortes de vitesse en fonction de la technique et de l'aversaire :
- La rythme par rapport à sa propre technique et tactique d'attaque :
     - La vitesse :
                     - En dessous d'une vitesse-plancher, elle sera trop décomposée et entraînera des problèmes de contrôle, d’équilibre et de distance et sera trop facilement perceptible par l’adversaire
                     - Au dessus d'une vitesse-plafond, elle sera mal faite, entraînera une saisie mal assurée, un mauvais désquilibre et arrivera à contre-temps.
     - Le rythme :
                     - La phase de déséquillibre doit être est assez rapide pour fixer les appuies d'Uke et empêcher l'esquive.
                     - La phase de préparation doit être particulièrement rapide pour que Tori ne soit pas contré par un blocage.
                     - La phase de l’exécution doit être la vitesse maximale. Tori “explose” d’énergie.
- Le rythme par rapport à la technique et tactique d'attaque de l’adversaire :
Il y a trois rythmes... :
- le rythme dans le déplacement
- le rythme dans la respiration (kokyu) (nogare, inspiration ventrale ; ibuki expirer)
- le rythme des contractions et des relâchements
... et deux cas de figure :
     - Le rythme concordant :
Le deux adversaires ont un rythme qui s’accordent bien, ils se déplacent en harmonie et leurs mouvements se complètent et s’évitent. On peut observer la même chose lorsqu’ils sont immobiles.
Le rythme concordant rend difficile voir impossible la réussite d'une technique ou d'un tactique d'attaque.
     - Le rythme discordant :
L'un des adversaire prend l’ascendant sur l'utre en prenant l’initiative du déplacement et du contrôle et désaccorde le rythme de l'interaction. Il en résulte une domination d'un des combattants sur son adversaire qui devient plus passif et subit le combat.
Le rythme discordant est une des conditions indispensable pour réussir une technique ou une tactique d'attaque.

En fait, le rythme du combat est la composante de chacune des deux rythmes des adversaires.
- Si les partenaires sont de niveau égal, il y a deux solutions :
     - soit leurs rythmes s’opposent et s’annulent et le rythme est concordant.
     - soit chacun impose son rythme à tour de rôle et le rythme est discordant.
- Si les adversaire sont de niveau différents le plus fort impose son rythme et le rythme est discordant.

La perception de l'adversaire :
- zanshin : esprit en éveil du monde environnant
- kufu : esprit en éveil de l'adversaire
- yomi : esprit à l'écoute du corps de l'adversaire
- genshin : esprit à l'écoute des intentions de l'adversaire
- sen no sakki : esprit à l'écoute de l'esprit de l'adversaire

Distance et ryhtme :
Si la distance est bonne et le rythme mauvais alors l’adversaire a le temps de réagir.
Solution : par exemple redoubler l‘attaque ou enchaîner.
Si le rythme est bon et la distance mauvaise alors la technique risque d’être ratée.
Solution : modifier ou changer de techniques.
Pour y arriver, dans les deux cas, il faut une bonne mobilité et une disponibilité permanente.

Ma-ai (distance de réunion) :
Le ma-ai, est un terme d'arts martiaux japonais se référant, la « distance d'engagement ». C'est un concept complexe, incorporant non seulement la distance entre adversaires, mais également le temps nécessaire pour la parcourir, l'angle et le rythme de l'attaque. Il s'agit spécifiquement de la position exacte depuis laquelle un adversaire peut atteindre l'autre. Par exemple, le ma-ai face à un adversaire rapide est plus long que celui d'un adversaire lent. Il est idéal pour un adversaire de maintenir le ma-ai tout en empêchant l'autre de le faire, car il pourra alors frapper avant que l'autre ne le puisse (ce qui est préférable que de frapper en même temps que l'autre ou d'être frappé sans pouvoir répliquer).

Mae Mawari Sabaki s'effectue lorsque Tori est longueur de bras tendu.
Ushiro Mawari Sabaki s'effectue lorsque Tori est longueur de bras plié.

On distingue 3 ma-ai :
"Toma" : longue distance (minimum 1m20 ou 2 m à au de-là)
"Issoku itto-no-maai", appelé aussi Ittoma : distance d’un katana et d’un pied appelé aussi "ma" ou "chuma", distance moyenne (2 m maximum)
"Chikama" — (Chikama signifie « proximité », « voisinage », « alentour »), courte distance (0,3 m)