Donner envie

L'enseignant doit transmettre à ses élèves certaines valeurs. Il doit donner envie à ses élèves et non pas les obliger. Donner envie est une des facettes principales de la pédagogie. Donner envie est bien plus difficile qu'obliger. Ainsi, les élèves doivent avoir envie de venir en cours et d'aller en compétition et pas se sentir obligé.
Par exemple :
Raisonnement 1 : Il n'a pas participé deux dernières compétitions amicales donc il n'a pas priorité sur la compétition officielle par équipe.
Les enfants doivent aller en compétition par obligation.
Raisonnement 2 : Il n'a pas pu participer aux deux dernières compétitions amicales donc il a priorité sur la compétition officielle.
Les enfants ont envie d'aller en compétition.

Un éducation trop autoritaire entraine un comportement de soumissions que l'élève n'aura que face à son éducateur.

L'envie n'est pas à confondre avec :
- la volonté qui est justement ce qui lutte contre l'envie
- la jalousie qui est une des frustrations de ne pas avoir ou de perdre quelque chose et qui est donc provoqué par l'envie
- la conation qui pousse à faire quelque chose qui peut avoir comme objet de départ l'envie

- "La pédagogie ne consiste pas à gaver mais à donner faim".
Inconnu
- "Le meilleur maître est celui qui apprend à son élève à se passer de lui."

Un jour le Vent défia le Soleil afin de déterminer quel était le plus fort. Pour se départager, le Vent proposa au Soleil d'essayer d'ôter le chapeau de la tête d'un homme qui passait non loin de là. Le vent se mit à souffler de toutes ses forces afin de faire tomber le chapeau. L'homme sentant le vent exercer sa puissance, plaça sa main sur le chapeau pour l'empêcher de s'envoler. Devant son échec, le Vent déclara que si lui n'arrivait pas à ôter le chapeau de l'homme, c'est que c'était impossible. Sans dire un mot, le Soleil se mit à briller de toutes ses forces tant et tant que l'homme eu tellement chaud qu'il décida d'ôter son chapeau afin de ventiller son visage.

Il en va de même avec la pédagogie. Obliger un élève-enfant à adopter un comportement (plier sa volonté) amène parfois celui-ci à adopter une attitude de résistance alors que amener l'élève-enfant à avoir envie d'avoir un comportement (changer sa représentation) amène celui-ci à adopter une attitude participative indispensable à l'apprentissage.
Ce principe est vrai qu'il s'agisse d'adulte ou d'enfant et dans toutes les situations.
La vie toute entière d'un jùdôka est emprunt du principe de l'adaptation. L'enseignant de jùdô se doit donc d'avoir une pédagogie adaptée à son public et non pas demander à son public de s'adapter à son enseignement. "Le judo c'est comme le blé ou le riz : il doit s'adapter au terroir", déclarait Maître Kawaishi, en 1956.

Le dictionnaire de l'éducation de Legendre, Larousse 1988 indique que l'enseignement est le processus de communication en vue de susciter l'apprentissage.

Dans cette perspective, enseigner devient un concept beaucoup plus extensif; enseigner, n'est pas seulement transmettre une information mais c'est surtout provoquer ou encore organiser ou encore faciliter ou gérer un apprentissage. Nous retiendrons surtout la notion de gestion des apprentissages car, après tout, le terme de gestion englobe à la fois la facilitation (pédagogie) et l'organisation de l'apprentissage (didactique).

On peut dire qu'enseigner n'est pas seulement "parler", comme disent les anglo-saxons "teaching is not telling". On pourrait même dire qu'un enseignant peut être parfaitement silencieux et être en train d'enseigner dans la mesure où il organise une situation d'apprentissage. Rappelons-nous Celestin Freinet qui, revenu gazé de la première guerre mondiale (1914-1918), a tout à fait rénové la pédagogie de l'enseignement fondamental parce qu'il était incapable de tenir de longs discours.

Enseigner et apprendre sont deux concepts tout à fait indissociables tout comme vendre et acheter. Qu'est-ce que vendre ? C'est parler ou vouloir convaincre le client, mais plus fondamentalement vendre c'est provoquer l'achat, s'il n'y a pas d'achat, il n'y a pas de vente. De même, s'il n'y a pas d'apprentissage, il n'y a pas d'enseignement digne de ce nom.

Un bon enseignant est donc un " organisateur de situations d'apprentissage ". En fait, un enseignant, c'est quelqu'un qui fait du management, c'est à dire qui coordonne les activités de certaines personnes en vue d'atteindre des objectifs dûment définis. L'enseignant est un manager et pas simplement un dispensateur d'informations.

Un enseignant ayant tous ses élèves en échec sauf un ou deux est un enseignant en échec. L'enseignant ne doit pas considérer tout ces élèves comme mauvais mais considéré qu'il a été mauvais. Inversement, un enseignant ayant tous ses élèves en réussite sauf un ou deux est un enseignant en réussite. L'enseignant ne doit pas considérer tout ces élèves comme bon mais considéré qu'il a été bon.