Ingénieur et jùdôka né en Russie en 1904, Moshe Feldenkrais a étudié en France où il est devenu physicien et ingénieur - de même qu'un des premiers Européens à obtenir une ceinture noire en jùdô (1936). Sérieusement blessé au genou durant une partie de soccer, il apprend qu'une chirurgie n'a que 50 % de chance de réussite et pourrait aussi bien le condamner au fauteuil roulant. Il combine alors ses connaissances en génie mécanique et en arts martiaux à l'étude de la biologie, de la cybernétique et du développement psychomoteur, jusqu'à ce qu'il réussisse à marcher de nouveau.

Installé ensuite en Israël, l'homme continue de perfectionner son savoir pour finalement mettre au point la méthode qui porte son nom. En 1970, il commence à voyager à travers le monde pour former des praticiens ; il dirigera le Feldenkrais Institute de Tel Aviv, jusqu'à sa mort en 1984. Aujourd'hui, on compte en Occident environ 3 000 praticiens certifiés.

Méthode Feldenkrais
La Méthode Feldenkrais est une méthode qui a pour projet d'amener ses pratiquants à prendre conscience de leur mouvement dans l’espace et dans leur environnement, à travers les sensations kinesthésiques qui y sont reliées. La population pratiquant en France est assez variée. Principalement, deux groupes sont représentés : des danseurs et danseuses, et des personnes du troisième âge. Selon les centres d’intérêt du praticien, parmi les élèves on trouvera aussi des pratiquants d’arts martiaux, des sportifs, des musiciens, des comédiens, des personnes handicapées… La plupart des partisans de la méthode Feldenkrais considèrent qu'il s'agit d'une forme d'auto-éducation et de développement corps-esprit, plutôt que d'une thérapie manuelle.

La Méthode Feldenkrais a été créée par le Dr Moshe Feldenkrais (1904-1984), né en Ukraine et émigré en Palestine dans les années 1920, puis en France dans les années 1930. Durant cette période, il obtient un diplôme d'ingénieur de l'ESTP, puis une thèse de doctorat en physique dans le laboratoire des physiciens Paul Langevin et Frédéric Joliot-Curie. Dans le même temps, il fait la rencontre de Jigoro Kano, le fondateur du Judo, lors d’une visite de celui-ci à Paris. Feldenkrais apprend le Judo. Il devient Ceinture Noire et participe à la création du Jiu-jitsu club de France, embryon de la future fédération Française de Judo.
Durant la guerre, Moshe Feldenkrais travaille dans les services secrets de la marine britannique. C’est là qu’il aggrave une blessure au genou.
Refusant une opération chirurgicale dont les résultats sont incertains, il décide d’explorer lui-même comment se déplacer sans douleur. C’est alors que sa passion pour ce qu’on appelle aujourd’hui les neurosciences jointe à sa passion pour les arts martiaux et à sa rigueur de physicien le mènent à ébaucher les premières esquisses de sa méthode.
À partir de 1950, Feldenkrais développe sa méthode qu’il enseigne et il commence à former des praticiens. Certains des facteurs influant sur le travail de Feldenkrais comprennent Myriam Pfeffer, Gustav Fechner, Gerda Alexander, Elsa Gindler (en), Jigoro Kano, Georges Gurdjieff, Émile Coué, William Bates, Heinrich Jacoby (en), Peter Goss et Mabel Todd (en), qui ont tous été plus préoccupés par la prise de conscience et le fonctionnement du système nerveux que par de simples exercices physiques.
Il écrit un ouvrage datant de 1949 s'intitulant L'être et la maturité du comportement : une étude sur l'anxiété, le sexe, la gravitation et l'apprentissage. Il n'existe cependant pas de publication connue du fondateur.
À la fin des années 1970, deux pôles d’activités importants existent pour la pratique de la méthode : Israël et la Californie. La diffusion s’est faite une dizaine d’années plus tard sur le continent européen.
Moshe Feldenkrais meurt à Tel-Aviv en 1984.

Les apprentissages visés sont variés :
- la recherche d’une organisation plus aisée et efficace pour ses actions, tant dans la vie quotidienne que dans la pratique d’un sport ou d’un art,
- la recherche de souplesse des articulations, de coordination des mouvements, de mobilité de la cage thoracique et du bassin, de flexibilité de la colonne vertébrale,
l’étude des tensions inutiles et de leur influence sur la respiration (kokyu), la réflexion…

Leçons de Prise de conscience par le mouvement (leçons collectives)
Lors d’une séance collective, le praticien ne fait pas la démonstration des mouvements à exécuter. Il propose oralement aux participants d’explorer des mouvements habituels ou inhabituels. Il les invite à focaliser leur attention sur leurs sensations et sur les relations entre les différentes parties de leur squelette.
Les mouvements sont effectués lentement, sans efforts musculaires inutiles, sans esprit de compétition. Chacun agit à son propre rythme et expérimente pour lui-même la solution la mieux adaptée à ses schémas de comportement.

L'intégration fonctionnelle (leçon individuelle)
Dans une séance individuelle, le praticien guide, par le toucher, la personne dans sa prise de conscience et dans son apprentissage. Il ne s’agit pas de manipulations au sens thérapeutique du terme. Le praticien invite manuellement la personne à être à l’écoute d’elle-même et lui suggère de façon douce, précise et non intrusive de nouvelles possibilités d’organisation.

https://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9thode_Feldenkrais