Idées reçu en jùdô

L'argument d'autorité c'est sous entendre la véracité d'un argument par la citation d'une personne connue et légitime dans un domaine (ipsedixitisme)

Cet argument est souvent utilisé en jùdô en faisant référence à un haut gradé et/ou plus rarement un champion réputé. En réalité, ce n'est pas parce qu'une personne réputée a dit quelque chose que c'est nécessairement vrai. Le mieux à faire, c'est de croiser ses sources et analyser les choses du point de vue de la logique.

Voici une liste d'idées reçues fausses que l'on peut rencontrer dans le monde du jùdô :
Certaines idées reçues ci-dessous vous paraitront évidentes alors que certaines autres vous paraitront fausses, à vous de voir...

Les idées reçues en arbitrage :
Le résultat "ex aequo" du Championnat du monde de jùdô de 2023 de la catégorie des + 100 kg n'est pas le premier mais le deuxième. Au championnat de France de 1945, PAISANT-DU-CLOS et PIQUEMAL Roger ont terminé premier ex aequo. Au championnat de France de 1945, Bernard Pariset et Henri Courtine (ou Guy Cauquil)
Voici les cinq règles les plus fréquemment mal interprétées :

- Les contres (c'est l'attaque si suit une esquive, un blocage ou un retour d'attaque) sont autorisés quelque soit la catégorie d'âge. Seul les sutémis et les makikomis sont interdits jusqu'à la catégorie Benjamin incluse. Le contre est l'accommodation à savoir l'ajustement (cession) d’un individu grâce à sa capacité d’apprentissage (de compréhension) (tora no maki). Dans ce cas, Tori est le défenseur. Il fait partie du jùdô autant que l'assimilation à savoir l'ajustement de la situation grâce à sa capacité d'application des connaissances (ryu no maki) de l'individu. Dans ce cas, Tori est l'attaquant. Bien sûr, ces deux approches s’influencent l’une l’autre dans le sens où tout apprentissage (seicho) amène un accroissement des connaissances et que toute application des connaissances nécessite un apprentissage (une compréhension) de la situation.
- À partir des catégories cadet(tte) incluses, les clés de bras au niveau des coudes et les étranglements sont autorisés que si l'adversaire est au sol que depuis 2017. Avant 2017, ils étaient autorisés debout également.
- Les saisies de départ sont obligatoires jusqu'à la catégorie Poussin incluse.
- Placer une main dans le dos en passsant sous l'aisselle est autorisé quelque soit la catégorie d'âge.
- La saisie de départ obligatoire doit être fondamentale (une main à la manche et une main au revers au niveau de la clavicule), pieds non avancés. Si les adversaires sont de garde opposées (un droitier et un gaucher), la main tenant le revers doit être alternativement placée au-dessus.
L'arbitre annonce Soremade directement après :
- le signal sonore de fin du temps du combat (et pas Matte puis Soremade) : signal sonore de fin du temps du combat puis directement Soremade
- un Ippon (et pas Ippon puis Matte puis Soremade) : Ippon puis directement Soremade
Cette confusion peut être dû aux combats à l'entraînement où il n'y a pas de signal sonore de fin du temps du combat.
Osaekomi :
Lorsque l'arbitre annonce "osaekomi" il tend le bras paume tournée vers le bas, doigts serrés jusqu'à qu'il s'assure que la table ait commencé le décompte du temps. Une fois cette vérification faite, l'arbitre arrête son geste sans maintenir sa position comme s'il avait un pouvoir télécinétique tel que Maître Yoda avec "la force" dans Star Wars.
Le vocabulaire en arbitrage :

Matte veut dire "attendez" et non pas "arrêtez" (yame)
Soremade veut dire "c'est jusque-là" et non pas "fin de combat"
Toketa veut dire "se dénouer, se délier, se défaire" et non pas "fin d'immobilisation"
Sonomama veut dire "c'est tel quel, sans modification" et non pas "ne bougez plus"
Yoshi veut dire "c'est bon, on y va, c'est partie" et non pas "reprenez"
Waza-ari veut dire "il y a technique" et non pas "demi-point"
Shido veut dire "rectification" et pas "pénalité"

Mot
Signification
Signification en jùdô
Matte attendez Arrêtez
Soremade c'est jusque-là ou jusqu'ici Fin du combat
Toketa se dénouer, se délier, se défaire Fin d'immobiliation
Sonomama c'est tel quel, sans modification Ne bougez-plus
Yoshi c'est bon, on y va, c'est partie Reprenez
Waza-ari il y a technique Demi-point ou demi-Ippon
Shido rectification Pénalité
Hikiwake partagé égalité
Hansoku Make défaite pour faute, violation ou infraction disqualification (shikkaku)

Idée reçu sur le mot "randori" :
Souvent traduit par "exercice libre" alors que "exercice" se dit "geiko" et "libre" se dit "jiyuu". Randori signfie plutôt bagarre (ran, désordre ici dans un combat) maîtrisée (dori).

Idée reçue sur la compétition :
Être vainqueur d'une compétition signifie gagner dans une catégorie d'âge, une catégorie de poids, une catégorie sexuelle. Le grade n'est plus depuis longtemps un critère de catégorie (sauf en 1959, 1960, 1963 et 1964) sauf en passages de grade du 1er au 4e dan. Le grade constitue néanmoins une exigence minimum en compétition officielle selon la catégorie d'âge.

Idées reçue nombre de champions du monde et champions Olympiques :
Il y a 31 Champions du Monde Français et pas 30 comme indiqué sur le site de France Judo (il manque Brigitte Deydier).
Il y a 15 titres Olympiques Français et pas 13 comme indiqué sur wikipédia (erreur de comptage)

Les idées reçues techniques :
Il existe deux formes de Kata guruma :
-
la forme en forces antagonistes où la main saisissant la manche de Uke peut être plus prêt du buste en créant 50% du déséquilibre (forme Nage no Kata)
- la forme en levier interappui où la main saisissant la manche doit être le plus loin possible du buste de Uke en créant 90% du déséquilibre
Cette forme est techniquement plus facile à faire mais nécessite de se placer directement au kake c'est à dire au point de bascule. Lors de la présentation du Nage no Kata, la forme en levier interappui peut être utilisée pour pallier le manque de capacité physique de Tori.
levier interappui
le point d'appui A est situé entre la puissance P et la résistance R. Les deux forces sont de même sens.
Exemple : la balançoire à bascule (Kata Guruma)

C'est le principe de tous les mouvements avants.
La puissance P est d'autant plus efficace que :
- le point d'appui A est proche de la résistance R
- la puissance P est loin du point d'appui A
On utilise généralement ce type de levier pour multiplier une force motrice. On peut aussi l'utiliser pour multiplier un déplacement ou une vitesse.

Kesa gatame
« L'action est toujours égale à la réaction ; c'est-à-dire que les actions de deux corps l'un sur l'autre sont toujours égales et de sens contraires. »
Newton
De manière moderne, on exprime que :
Tout corps A exerçant une force sur un corps B subit une force d'intensité égale, de même direction mais de sens opposé, exercée par le corps B.

Il faut transformer une poussée vers le haut en poussée vers le bas

- le pieds de la jambe arrière dans les Gesa Gatame permet un écrassement du buste de Uke par placage des côtes du buste de Uke.

Dire aux combattants, "baisse la tête" sur une mise en application d'un Gesa Gatame est une hérésie. Le contrôle s'effectue avec le côté du corps

Kesa est traduit par écharpe. C'est certes une écharpe mais pas dans le sens que l'on lui donne en français. Kesa est une robe de moine bouddhiste. Le "kesa écharpe" passe par-dessus votre épaule et sous votre bras. Uke porte donc Tori comme une "écharpe", d'où Gesa-gatame.

Idées reçues sur le Kansetsu Waza :
Hishigi n'est pas le contraire de Garami. Il veut dire "incarcéré" et pas "bras tendu".
Kannuki veut dire "verroullé"
Garami veut dire "entrelacé"
Par ailleurs, les Kansetsu Waza sont autorisées au sol mais aussi debout contrairement à ce que bon nombre d'entre nous pensons que depuis 2017. Avant 2017, ils étaient autorisés debout également.

Idées reçues sur Ko Uchi Gari :
Le pied d'appuie ne doit pas restrer orteils orientés vers Uke mais tournés sur le côté afin de permettre l'efficacité du balayage de Tori.

Idées reçues sur O Uchi Gari :
Le pied d'appuie ne doit pas restrer orteils tournés sur le côté orientés mais orteils orientés vers Uke afin de permettre l'efficacité du balayage de Tori.

Idées reçue sur la valeur symbolique de pratiquer le jùdô :
Certaines personnes pensent que montrer que l'on pratique le jùdô de manière ostensible (logotype sur le pare brise de l'automobile par exemple) est ostentatoire et une forme de vantardise de la pratique d'un sport d'élite alors qu'il est un sport très populaire (3e sport olympique le plus pratiqué en France et partagé par 204 états dans le monde). Pratiquer le jùdô n'est ni une fierté ni une honte mais un choix d'activités ni plus ni moins respectable que les autres activités.

Idées reçues sur l'efficacité du jùdô :
Avez-vous déjà vu une vraie bagarre à un contre un ? Si les combattants commencent par du pieds-poings (le plus souvent les poings) ils en arrivent assez rapidement au corps à corps debout puis au sol.

Voici quelques exemples pris sur Youtube :

Combats
Nombres de licenciés en France
Jùdô vs Karate 225 000 pratiquants
Jùdô vs Kick-Boxing 100 000 pratiquants
Jùdô vs Muay Thai
Jùdô vs Aikido 60 000 pratiquants
Jùdô vs Jujutsu Brésilien 4 800 licenciés

Les idées reçues sur l'efficacité du jùdô en cas d'agression :
Le jùdô utilise l'ensemble du corps comme outils permettant la manipulation (déséquilibrer et contrôler) : le but est de maîtriser et les rares frappes réalisées (en jùjitsu) sont utilisées en amont pour mieux contrôler. Lors d'un combat de jùdô, les attaques sont réellement portées jusqu'au bout (à fond et sans retenu), sans protection. On peut constater ainsi sa réelle efficacité necessaire à sa mise en application en cas d'agression.

Idées reçues sur la différence entre le jùdô et le karate :
On peut classer les arts de combat à mains nues en 2 catégories :
- les combats à mains nues utilisant l'ensemble du corps comme armes (karate, boxe : percuter) : le but est de neutraliser et les rares contrôles réalisés sont utilisés en amont pour mieux frapper. Lors d'un combat de karate, les attaques ne sont pas portés jusqu'au bout (à fond et sans retenu) ou avec des protections.
- les combat à mains nues utilisant l'ensemble du corps comme outils permettant la manipulation (lutte moderne : jùdô-jùjutsu, aïkidô : déséquilibrer et contrôler) : le but est de maîtriser et les rares frappes réalisées (en jùjutsu) sont utilisées en amont pour mieux contrôler. Lors d'un combat de jùdô, les attaques sont réellement portées jusqu'au bout (à fond et sans retenu), sans protection.

Idées reçues sur la place du jùdô dans les arts martiaux :
Dire que le jùdô est un "art martial de défense" est un expression incorrect. En effet, pour que cette catégorie existe, il faudrait qu'il existe une catégorie "art martial d'attaque". Comme aucun art martial ne se revendique comme un "art martial d'attaque" mais toujours "de défense". Il en résulte que l'expression "art martial de défense" est un pléonasme. Il en va de même avec l'expression "art martial sans violence inutile".

Idées reçues sur l'intencité physique du jùdô :
Le jùdô est classé parmis les sports à intensité statique forte et à intensité dynamique dépendante du niveau du jùdôka. Plus le niveau est élevé et plus le niveau dynamique est élevé. Le jùdô est une discipline qui se caractérise par la répétition d'exercices courts de haute intensité et qui sollicite principalement la filière anaérobie (résistance c'est à dire anaérobie lactique et puissance c'est à dire anaérobie alactique mais aussi endurance c'est à dire aérobie pour poursuivre tout le long le l'entraînement ou de la compétition.

Idées reçues sur les origines du jùdô :
Le jù-jitsu n'est pas à l'origine du jùdô, du moins pas comme nous l'entendons. Le jùdô est né de la synthèse d'une série d'école d'arts martiaux génériquement appeler jùjutsu qui n'est donc pas un art martial mais un principe martial. Ce que nous appelons jù-jitsu, en France est synthése de jùdô d'aïkido et de karate créé par Bernard Pariset en 1970 qui s'intègre à la FFJDA et publiée par cette dernière en 1976. Le Tai Jutsu est né au même moment dans la fédération Français de karaté. En 1982, la commission nationale Jujitsu de la FFJDA à laquelle Éric Pariset (le fils de Bernard Pariset) va participer activement est créée. Les USA; l'Angleterre et l'Allemagne font la même chose dans le même temps. La fédération européenne de Jujitsu fait son apparition la même année.. Par abus de langage, les écoles d'arts martiaux ayant des liens de parentés avec le jùdô appelées, écoles de jùjutsu sont confondues avec le jù-jitsu..

Les idées reçues sur le sens de l'existence du jùdô :
Le jùdô est habituellement pratiqué en tant qu'art martial ou sport de combat. La pratique du randori et des katas n'est qu'en fait qu'un moyen d'étude théorique et de mise en pratique du principe directeur jùdô. Fondé par Jigorô Kanô en 1882 à partir d'un principe martial appelé jùjutsu, le jùdô est un principe directeur logique et rationnel (ni religion ni magie) à but pragmatique, basé sur l'adaptabilité () du corps (tai) et de l'esprit (ghi) et de l'entraide et la prospérité mutuelle (jitai kyoei) afin d'obtenir le bon et habile usage de l'énergie (seiryoku zenyo) dans toutes les situations dans le but de tendre vers le bien-être et le développement humain (kojin no kansei). Parvenir à suivre cette ligne de conduite dans la vie de tous les jours est un cheminement intérieur (démarche personnelle) de toute une vie (do mu kyoku) nécessitant un dévouement (shin) constant envers soi et les autres. Par extension, c'est également une méthode d'éducation intellectuelle (ghi) et morale (shin). Actuellement souvent vulgarisé (proche du peuple) du en sport de combat pour s'adapter au plus grand nombre afin de toucher un maximum de personnes, c'est également une méthode d'éducation physique permettant l'entretien harmonieux de tout le corps. Être jùdôka signifie littéralement suivre le principe directeur "jùdo" et pas une pratique particulière sur un tatami. La pratique sur le tatami n'est que l'origine de la naissance de ce principe directeur.

L'idée reçu sur seiryoku zenyo :
Seiryoku zenyo se traduit par le "bon et habile" usage de l'énergie et non pas le "meilleure" ou "rationnelle" usage de l'énergie. Il y a donc une idée éthique et pas seulement pragmatique. C'est le comportements à adopter pour rendre le monde humainement habitable. La recherche de l'idéal de société et de conduite de l'existence.

Les idées reçues sur les buts du jùdô :

1- Jùdô ishinhô : le plaisir (le ressenti)
2- Jùdô shushin-ho (moralité/empêcher d'avoir des émotions inefficaces/pleinne conscience)
3- Judô shobu-ho (combat/défense personnel)
4- jùdô taiiku-ho (éducation physique : méthode scandinave)

Jigorô Kanô envisagea d'abord le jùdô comme éducation physique puis comme combat/défense personnel, ensuite comme moralité/empêcher d'avoir des émotions inefficaces/pleinne conscience et enfin de vie, ce qui est rarement évoqué, comme une source de plaisir (le ressenti) à la fin des années 1920. Ce dernier but (numéro 1) est pourtant la raison principale des jùdôkas pratiquant depuis l'enfance. Le but numéro 2 est une des raisons principales des parents pour inscrire leurs enfants. Les raisons numéro 3 et 4 sont principalement celles qui attirent les jùdôkas ayant commencé à l'âge adulte la pratique.

Les idées reçues sur la tenue :
Les pratiquants de jùdô (les jùdôkas) portent une tenue en coton renforcée souvent appelée à tort kimono de jùdô. Kimono étant le nom générique de la tenue traditionnelle japonaise. Le kimono du jùdô s'appelle le jùdôgi aussi parfois appelé simplement gi ou dogi. Il se compose de la veste (uwagi), du pantalon (zubon) et de la ceinture (obi).

Les idées reçues sur la ceinture noire :
La ceinture noire souvent perçue par les non-initiers comme le stade ultime de la progression en jùdô n'est en faite que la marque du passage, un rite initiatique, entre un simple débutant et celle d'un initier ou de celui d'enfant à celui d'adulte. En effet, elle est accessible dès l'âge de 15 ans, c'est à dire à l'adolescence ! En fait, elle représente en théorie la connaissance approximative par le pratiquant de l'ensemble des formes techniques les plus connues en jùdô et en aucun cas la maîtrise technique qui est l'affaire de toute une vie (do mu kyoku). Le premier dan correspond au moment où, dans les écoles traditionnelles, le candidat à l’apprentissage (seicho) finissait sa période de probation et était considéré comme digne de recevoir le véritable enseignement. Strictement parlant, le premier dan est le grade du débutant (désigné en japonais par shodan, qui signifie, non "premier dan", mais "dan débutant").

Idée reçu sur le 12e dan du Shihan :
Le 12e dan (Ceinture blanche large ou épaisse) aurait été décerné, à titre postume et honorifique, à Jigorô Kanô, fondateur du Jùdô Kôdôkan par un collège d'administrateurs et hauts gradés du Kodokan sur l'initiative de son neveu et directeur du Kodokan de l'époque Nango Jiro entre avril 1939 et septembre 1941, pour bien montrer qu'il existererait toujours un dan d'écart entre le plus haut gradé 10e dan et lui.
Selon Kozo Tsumura du Kôdôkan cela n'a jamais existé attendu que Shihan est celui qui donne les grades et non celui qui les reçoit. De plus, il aurait été étiquement impensable que celui qui créât les grades de jùdô puisse en bénéficier.

Idées reçu sur les kyu et les ceintures :
S'il existe bien 13 ceintures de couleurs, il n'existe que 6e kyu en jùdô.

Il existe 18 ceintures de jùdô. 13 ceintures de couleur + 5 ceintures liées aux dan (noire, les ceintures blanches et rouges avec des bandes de 20 cm, 15 cm et 10 cm et la ceinture rouge)

Idée reçue sur la méthode et la méthodologie :
La méthode est la manière d'enseigner alors que la méthodologie c'est l'étude et la comparaison des méthodes entre elles.
Manquer de méthodologie c'est manquer de réflexions du pourquoi de la méthode utilisée alors que manquer de méthode c'est faire n'importe quoi.

Les idées reçues de dénominations :
- De Ashi Barai et Okuri Ashi Barai ont des apellations variables. Ces techniques s'appellent également respectivement De Ashi Harai et Okuri Ashi Harai. 68% des japonais prononcent "barai" (surtout les jeunes). En France, on prononce très souvent "barai".
- Seoi Nage n'est pas un mouvement d'épaule. Seoi veut dire "porter sur le dos" et pas "épaule".
- Jutsu désigne l'art et la technique (jùjutsu et non jùjitsu. jutsu= art, technique et jitsu= vérité, réalité) Le caractère Jutsu représente, l’ancien caractère chinois Shu (4458 du Ricci) - (que l’on retrouve dans Wushu " Art Martial chinois ") - signifiant habileté technique, art secret, procédé. Le caractère Jutsu se prononce Djioutsou... Il est normal que les premières traductions en langue occidentale, utilisant une transcription littéralement phonétique, aient alors traité du " Djiou-Djioutsou "... ce qui a, par la suite donné " Djiù-Djitsu " puis " Jiù-Jitsu "... Mais, dans ce cas, on devrait alors écrire Djioudô, ou Jiùdô... Puisque le terme Jùdô (... et non ) est désormais universellement admis mieux vaut donc, logiquement, écrire Jùjutsu en un seul mot et non Jiù Jitsu ! L'utilisation du terme "jitsu" est donc une erreur historique. Le ju-jitsu est encore une orthographe courante en France, au Canada et au Royaume-Uni tandis que le jiu-jitsu est le plus utilisé en Allemagne et au Brésil.
Sabaki n'exprime pas l'idées de rotation mais de travail, et Tai Sabaki, le travail du corps et donc du mouvement du corps. C'est mawari ou kaiten qui exprime l'idée de rotation et undo l'idée de mouvement.
La lettre "m" remplace la lettre "n" devant un "b" ou un "p"... en français mais pas en japonais !

Les idées reçues sur les traductions :
Le premier dan est le grade du débutant désigné en japonais par shodan, qui signifie, non "premier dan", mais "dan débutant"
De Ashi Barai est parfois traduit à tort "Ballayage du pied qui avance" alors qu'il se traduit pas "Ballayage du pied avancé"
Tomoe Nage est souvent traduit à tort "Projection en cercle" alors qu'il se traduit par "Projection en tourbillon"
Hane Goshi est souvent traduit par "Hanche en coup d'aile" ou "Ruade du cheval". Si cette traduction fait polémique, il y a de bonnes raisons. En effet, "Hane" a de nombreux sens dont "plume, aile, volant". Ce mot correspond au verbe "Haneru" qui peut se traduire par "sauter, bondir, rentrer dedans" ou "s'ouvrir" comme dans un mécanisme, où un ressort chargé s'ouvre soudainement comme une détente. Détente de hanche est la meilleure traduction.
Sutemi veut dire "Jeté le corps" au sens de se jeter soi-même en mouvement sacrifice et non directement "sacrifice".
Kansetsu-waza est souvent mal traduit par clef (ou clé) articulaire en français. En anglais il se traduit par joint-locks qui est composé des arm-locks (bras), leg-locks (jambes) et neck-locks (nuque)). Le terme luxation est aussi souvent utilisé tout aussi improprement puisqu'il désigne la perte de contact des surfaces articulaires d'une articulation qui n'est absolument pas le but recherché. Kansetsu veut dire "articulaire", Kansetsu-waza veutdonc dire "technique articulaire". Ces techniques sont souvent arthralgie (douleur articulaire) mais pas nécessairement.
Voici quelques termes souvent mal traduit :
Gatame (contrôler)
Kujiki : cassé (en croix, en triangle, avec le bras, avec le genou, avec le corps et avec le ventre)
Hishigi : incarcéré
Kannuki : verroullé
Garami : entrelacé
Komi signifie "empreint de", "marqué profondément par", "chargé de", "imbibé de", "comprenant de", "pénétré de", "en rapport avec", "investi de", et par extention "série de" :
En français, il correspond à un suffixe dérivationnel (able, ment, erie, isme, age).
Voici quelques termes jamais traduit littéralement :
Osaekomi = maintenance (pénétré de maintien)
Tsurikomi = pêchage (empreint de pêche)
Uchikomi = pénétration, martelement (marquer profondément par des frappes)
Nagekomi = projetages (investi de projection)
Makikomi = enroulement (investi de rouleau)
... à ne pas confondre avec Guruma qui signifie la rotation

Les idées reçues sur la prononciation :
Uke se prononce ouké et non pas uké ; Uchi Mata se prononce outchi mata et non pas uchi mata ; jùdôgi se prononce djoudogi et à la rigueur jùdôgui et pas judoji.
Certains rétorqueront que "l'on dit comme on veut" mais alors on peut dire aussi "naje" pour "nage" au lieu de "nagué" ou "vekande" pour "week-end" au lieu de "wikinde" ou même en français "secon" pour "second" au lieu de dire "segon".
De même, Waza Ari Awasete Ippon se prononce "ouadza ali aouassété ipponne" et à la rigeur "ouaza ari aouassété ippon".
Le "S" se prononce toujours "SS" donc "awasete" se prononce "aouassété" et non pas "aouazété" et inversement "wakizashi" qui se prononce "ouakizachi" ne peut pas s'écrire "wakisashi" qui se prononcerait "ouakissachi".
Seoi Nage se prononce "séoille nagué" et non pas "soé nagué". Hajime se prononce "adjimé" et non pas "adjumé".

Idée reçue sur les phases d'une technique de projection :
Contrairement à ce qui est généralement énoncé, il existe 7 phases de réalisation d'une technique de projection :
- shisei
- kumi kata
- kuzushi
- tsukuri
- kake
- nage
- ukemi
La phase du nage (la projection), qui est rarement évoquée, souvent confondue avec le kake (l'accrochage). La phase de ukemi jamais évoquée est pourtant une des deux seules compabilisées avec le nage lors d'un combat arbitré en compétition. C'est une phase essentielle que ce soit pour Uke ou pour Tori dans le cas d'un déséquilibre involontaire ou volontaire (sutemi) de ce dernier. Dans le cas des sutemis (jeté de corps), le nage (la projection) est à l'initiative du mouvement mais en même temps simultanée à la projection voir même avec le kuzushi (déséquilibre) et donc du tsukuri (la préparation). Enfin, le shisei et le kumi kata sont les bases déterminentes sur lesquelles repose le reste de la technique et sans lesquelles aucune efficacité n'est possible.

Idées reçu sur le kake :
Kake est souvent à tort traduit par l'exécution ou la projection.
Outre le fait que la traduction littérale n'a rien à voir avec ces deux termes :
- l'exécution est une mauvaise appellation car l'exécution se situe dans l'ensemble de la réalisation de la technique et pas qu'à la fin
- la projection est une mauvaise appellation car induirait le fait que le Jù no Kata ne comporterait pas de kake

Kake est la mise au point de non-retour pour Uke à partir duquelle il est pris dans l'engrenage de la technique. C'est l'accrochage (gake) décisif, le moment où Uke est suspendu sans possibilité de se défendre. C'est l'instant qui précède le Nage (la projection d'Uke).

Le kuzure :
Le mot kuzure qui est généralement traduit par "variante" signifie en réalité s'effondrer, se désintégrer, dégradé ou se désagréger. C'est le mot henka qui signifie changement, variation, altération ou transformation.

Le Kuzushi-Tsukuri :
Le kuzushi précède le tsukuri ou est-ce l'inverse ? Et bien tout dépend de ce que l'on entent par ces mots. Kuzushi peut désigner une vulnérabilité provisoire, une déstabilisation passagère ou le déséquilibre qui précède le Kake. Tsukuri peut désignier lui aussi soit la préparation de Uke ou la préparation de Tori.
Voici un schéma retraçant le processus :

Aite no tsukuri
Jibun no tsukuri
Tsukuri
Kuzushi
Tsukuri
Kuzushi
préparation de Uke
déstabilisation
préparation de Tori
déséquilibre

Idée reçue sur le sens de relevé dans les katas :
Ne jamais tourner le dos à Joséki (l'examinateur) est une règle d'or à ne jamais transgresser sauf pour le cas d'un relevé après une chuteUke doit toujours se relever dans le sens de la chute c'est à dire à gauche pour les chutes latérales à droite et à droite pour les chutes avant à gauche et notamment dans le Nage no kata.

Idée reçue sur les katas :
Les katas ne servent pas originellement à faire des démonstrations reproduisant le plus possible à l'identique d'un modèle théorique précis et notamment pour passer des grades mais une méthode de travail technique au même titre que les combats (randoris).
Le Go no sen n'est pas un kata mais un exercice. La confusion est dû probablement au fait qu'il est exigé pour le 4e dan.

Idée reçu sur le bâton du Goshin Jutsu :
Le bâton () utilisé au jùdô ne mesure qu'environ 1 m voir page 6 sur Écrit Kôdôkan (de 1 m à 1,03 ou 1,05 m pour être plus précis).

Version anglaise :
Uke keeps the pistol inside his jacket. He holds the staff (about 1 m long and about 2,5 cm in diameter) in his right hand, with the dagger (the blade edge up) on the inside and both of them pointing down backward (Photo 1).

Traduction française :
Uke garde le pistolet dans la veste. Il tient le bâton (environ 1 m de long et 2,5 cm de diamètre) dans sa main droite avec le poignard (le tranchant de la lame vers le haut) à l'intérieur, et tous deux pointant vers le bas vers l'arrière (Photo 1).

Le Jô est un bâton de 1 m de long. Il est significativement plus court que le utilisé en Jôdô, Jôjutsu ou Aïkidô qui mesure 1,28 m de long (1,20 m pour la FFJDA) et est plus long que le Hanbo utilisé dans certains arts Martiaux anciens (kobudô) qui ne mesurent que 0,90 m de long. La version jùdô est spécifique au jùdô. Le est utilisé dans les techniques du Goshin Jutsu : Furiage, Furioroshi et Morote Tsuki.
https://www.kusakurashop.fr/pages/judo-kata-weapons-bokken-jo-tanto-pistol

Idées reçu sur les hauts gradés :
Les hauts gradés (6e dan et plus) sont les gardiens du savoir en jùdô néanmoins si certains peuvent faire des erreurs en fonction du temps de préparation des points techniques très précis rarement usité et non préparés abordés. Les critiques peuvent se faire sur leur méthode, choix de contenu et pédagogique.
Les erreurs de contenu préparé par un haut gradés sont extrêment rares.

Idées reçues sur les techniques interdites :
Elles sont interdites... en compétition. Il faut différencier deux types de techniques interdites :
- les kinshi-wazas qui sont des techniques qui ont été retirés principalement en raison de leur haut risque de blessure.
- les techniques effectuées sous la ceinture, interdites seulement en attaque directe en compétition pour éviter l'utilisation abusive de la force.
Souvant spectaculaires, ces techniques peuvent s'effectuer à l'entraînement et même recommandées en démonstration.
Confondre le règlement en compétition et le règlement à l'entraînement démontre une représentation fermée du jùdô : le kyogi-jùdô.

Idées reçue sur les noms des dans :
Le 4e dan ne se nomme pas shidan (qu'on pourrait percevoir comme le niveau (dan) de la mort (shi)) mais yondan (parfois yodan).
Le 7e dan ne se nomme pas shichidan ou sitshidan (qu'on pourrait percevoir comme le niveau (dan) un (ichi)) mais nanadan.

Idées reçues sur les receptions de corps (les ukémis : chutes) :
L'apprentissage des ukemis seul a d'abord été pensé pour les personnes qui tombent seul suite à un déséquilibre.
Les chutes seules servent donc à préparer le cortex moteur et le sensitif à l'ukemis avec partenaire (en Uke comme en Tori dans le cas des sutemis) qui est le seul moyen d'apprendre in fine les ukemis. Certains pensent qur les Mae Ukemis n'ont rien à voir avec les roulades avant alors qu'en réalité, Mae Ukemi est bien une roulade avant mais avec un pied avancé et donc l'épaule avancée du même côté et donc avec une main posée au sol du même côté et rentrée à l'intérieur pour éviter la blessure au poignet. Le Mae Ukémi se termine de manière différente à savoir sur le côté à cause du pied en avant de départ et de la nouvelle orientation du corps.

Idée reçue sur la langouste :
Homard : robusuta
Langoustine : rangusutinu
Crevette : ebi
Crabe : kani
Langouste : zarigani
Écrevisse : zarigani / amerikazarigani
Krill : okiami

Si ebi désigne la crevette, en France, en jùdô, certains appelle ebi à tort, la langouste.

Idées reçues sur la naissance de Jigorô Kanô :
La Fédération internationale de jùdô a, depuis 2011, fait du 28 octobre la journée mondiale du jùdô. Pourquoi le 28 octobre ? Parce qu’il s’agirait du jour anniversaire de la naissance du fondateur, Kano Jigoro. Nous disposons d’un document attestant du jour de naissance de Kano Jigoro. Une lecture rapide donnerait effectivement le 28/10 de la première année de l’ère Man. Cette année correspondant globalement à l’année 1860 du calendrier grégorien, on pourrait en conclure que Kano est né le 28/10/1860. Or, jusqu’en l’an 6 de Meiji (1873), les Japonais utilisent un calendrier luni-solaire hérité de la Chine. Suite à la Restauration de Meiji, le calendrier grégorien est adopté le 9e jour du onzième mois de l’an 5 de Meiji (1872). Ainsi, le 1er janvier 1873, qui aurait dû être le 3e jour du douzième mois de l’an 5 de Meiji devient-il le 1er janvier de l’an 6 de Meiji. L’ère Man.en se situant en amont de cette réforme, il ne faut pas lire le 28/10 comme le 28 octobre mais comme le 28e jour du dixième mois. Et, pour obtenir la date en calendrier grégorien, d’appliquer le décalage dû au changement de calendrier. Ainsi le 28e jour du dixième mois de l’ère Man.en correspond au 10 décembre 1860. Aussi, s’il nous faut commémorer la date anniversaire de Kano Jigoro, devons-nous le faire le 10 décembre, et non le 28 octobre.

Idées reçues sur Jigoro Kano expliqué aux enfants :
Jigoro Kano était :
- Professeur en Sciences politiques et Économiques
- Directeur et membre honoraire de l’École Normale Supérieure et membre de la Chambre des Pairs
- Directeur du Bureau des Études Générales au Ministère de l’Éducation
- Conseiller au Ministère de l’Éducation et membre de la commission d’enquête sur l’Éducation
Dire que Jigoro Kano était un directeur d'école est très réducteur.
En réalité, il est plus juste de dire que Jigoro Kano était un chercheur, essayiste et homme politique spécialiste des sciences de l'éducation et de la pédagogie.
Pour les enfants, on peut donc leur dire que Jigoro Kano était un maître de maître d'école, un directeur d'école n'ayant pas de lien de hiérarchie avec les autres maîtres d'école.

Idées reçues sur l'âge de Jigorô Kanô lors de la création du Kôdôkan :
Bon nombre de document énoncent que l'âge de Jigorô Kanô était de 22 ans lors de la création du Kôdôkan.
1882 (année de création du jùdô) – 1860 (année de naissance de Kano) = 22 ans
Or, le Jùdô Kôdôkan a été créé en mai 1882, et Jigorô Kanô est né en décembre 1860. Lors de la création du jùdô, nous dirions aujourd’hui qu’il vient donc de fêter ses 21 ans en décembre 1881, et qu’il n’aura ses 22 ans qu’en décembre 1882, soit 7 mois après l’ouverture du Jùdô Kôdôkan. Aussi Jigoro Kano avait-il bien 21 ans (selon notre système actuel d’anniversaires) lorsqu’il a créé le Jùdô Kôdôkan.

Idée reçue sur l'âge du jùdô :
Si l'ouverture du Jùdô Kôdôkan. est bien daté de mai 1882, et l'idées de jùdô de janvier 1882, la création du jùdô n'est pas un évènement fixé dans le temps mais un processus qui s'étale dans le temps. Les premiers cours du Jùdô Kôdôkan était du Kito-ryu et pas ce que l'on appelle aujoud'hui le jùdô. Techniquement parlant, les premiers cours de jùdô actuels (avec les techniques actuelles) date de la création du 1er Gokyo et de la création du Nage no kata actuel qui datent de 1895. Philosophiquement parlant, c'est 1920 qui marque la forme aboutie du jùdô tel que nous le connaissons.

Idées reçues sur Jigorô Kanô :
Jigorô Kanô
, le fondateur du jùdô ne ressemblait pas du tout à Gichin Funokoshi (fondateur du Karaté-dô) ou à Morihei Ueshiba (fondateur du Aïkidô) mais plutôt à Socrate, Platon ou Aristote. Ce n'était pas un des meilleurs combattants même dans sa discipline mais plutôt un maître à penser. Il n'a pas consacré sa vie comme les autres grandes figures du bùdô aux arts martiaux. Le jùdô n'a représentait que 20% de sa vie. Le jùdô en tant qu'arts martial/sport de combat n'est qu'un des débouchés de sa pensée. Il aurait très bien pu rester un simple philosophe parmi d'autres s'il n'avait pas eu un esprit pragmatique. En effet, le fruit de ses pensées devait selon lui l'aider à changer le monde, à l'améliorer et pas simplement à établir une technique de combat parmi d'autres. Être jùdôka signifie litérallement suivre le principe directeur "jùdo" et pas une pratique particulière sur un tatami. La pratique sur le tatami n'est que l'origine de la naissance de ce principe directeur.

Jigorô Kanô n'a pas développé sa propre méthode parce qu'il n'avait pas de Menkyo (autorisation de délivrer son enseignement) mais au contraire car il avait les 3 Menkyo de 3 denshos délivrés par trois maître différents (condition sine qua non pour être autorisé à ouvrir sa propre école) :
- Hachinosuke Fukuda
- Masatamo (ou Masashi) Iso
- Iikubo Tsunetoshi

Les denshos sont des textes secrets de l'école réservé aux héritiers directe de l'école contenant notament le mokuroku c'est à dire le canevas technique de l'école parfois donné sous la forme de makimono à savoir de rouleau de parchemin attestestant du niveau de menkyo (autorisé de libérer de transmettre l'enseignement).

Idées reçues sur le mot jù :
Jù (tendre, doux) :

Le mot "souplesse" a plusieurs sens en français à savoir ductilité, élasticité, flexibilité, malléabilité et extensibilité. Ces mots désignent des aspects physiques alors que le kanjis "jù" désigne un concept plus général à savoir "l'adaptation".
Le caractère Jù issu du chinois classique se prononce Djiou. Les dictionnaires Couvreur, Ricci et Wieger désignent ce caractère chinois comme provenant du radical 75 Mu : le bois. Cette racine est redoublée et le caractère Jù (Jou, Jeou, Rou) (2451 du Ricci) signifiait donc, à l’origine, jeune plante, jeune pousse... et, par extension flexible, élastique, tendre, souple, doux. On retrouve ce caractère dans un texte classique, le LIJI (Li Ki), ou Livre des Rites où il est affirmé, au chapitre 72 " Jou Neng Ke Kang " : " Plus fait douceur que violence ". On retrouve également, en Chine, une école philosophique de tendance néo-confucianiste, se nommant Jù Tao (Rudao) (Jùdô en japonais !), fondée en 1127 : " La Voie de la douceur ". Ce caractère Jou (flexible) illustre bien l’anecdote de la fondation du Yoshin-ryu où le Maître Akiyama Shirobei Yoshitoki eut l’illumination en voyant une branche de saule (Yo) ployer (Jù) sous la neige et se redresser. Précisons, enfin, que le terme japonais Jùdô (Voie de la douceur ou de la souplesse) fut utilisée près d’un siècle avant le Maître Jigorô Kanô pour qualifier l’école du Jikishin-ryu.
Yves Cadot
La notion d'adaptation :

L’essence du jùdô repose sur le principe de l'adaptation.
L'adaptation est l'ensemble des ajustements de conduite réalisés par un individu pour faire évoluer une situation dans son sens.
Elle s’effectue soit par :
- L'assimilation à savoir l'ajustement de la situation grâce à sa capacité d'application des savoirs (ryu no maki) de l'individu. Tori est l'attaquant dans le sens où il est à l'initiative de la situation.
- L'accommodation à savoir l'ajustement (cession) d’un individu grâce à sa capacité d’apprentissage (seicho) des connaissances (de compréhension) (tora no maki). Tori est le défenseur dans le sens où il n'est pas à l'initiative de la ituation.
Bien sûr, ces deux approches s’influencent l’une l’autre dans le sens où tout apprentissage (seicho) des connaissances amène un accroissement du savoir et que toute application du savoir nécessite un apprentissage (seicho) de connaissance (une compréhension) de la situation.
Les combats basés sur le jùdô peut donc être assimilé à une activité de résolution de problème. Pour battre son adversaire, le jùdôka a donc deux possibilités :
- soit il doit faire appel à un savoir technico-tactique (tora no maki) qu’il adapte en fonction des caractéristiques spécifiques de son adversaire (accomodation), c'est l’intelligence discernante.
- soit il impose une stratégie (ryu no maki) à son adversaire (assimilation), c'est l’intelligence expérimentale.

Idée reçu sur la création jùdô :
La légende dit que le principe serait né non pas en 1882 mais en 1733 d'une réflexion d'un homme appelé Akiyama Shirobei Yoshitoki (fondateur de l'école Yoshin-ryu : "école du cœur du saule") et non pas de Kano Jigoro, observant la neige tomber sur les branches d’un saule et constata que les branches les plus raides cassaient sous le poids de celle-ci alors que les branches les plus souples pliaient sous le poids de la neige et se redressaient. Ainsi il eu la révélation du principe (souple). En effet, tout comme les branches souples () du saule et contrairement aux branches rigides (go), le principe prône l'adaptabilité plutôt que la résistance (go) pour obtenir l'efficacité maximale, utiliser le moins d'effort possible tout en ayant le plus d'effet produit possible, optimiser l'utilisation du potentiel physique (Seiryoku zenyo).

Concernant le grade de Jigorô Kanô, la plupart des écrits indiquent qu'il n'a jamais eu de grade de son vivant et qu'on lui a attribué le 12e dan à titre postume afin de supplenter de deux grades les plus haut gradés à savoir les 10e dan. Cependant, selon "L'annuaire Officiel du jùdô International", page 33, Jigorô Kanô aurait eu le 8e dan de son vivant et le 9e dan à titre posthume sachant que la plutart des bùdôs (mais pas le jùdô) place le 9e dan comme un niveau divin inatteignable.

Idées reçues sur le code moral du jùdô :
Le code moral est un des éléments incontournables de nos dojos… français ! Pour nombre de jùdôkas, il apparaît comme ayant toujours fait partie de la pratique. Pourtant, il n’a que 38 ans (1985). Alors, non, le Code Moral ne doit rien (directement, du moins) à Kano Jigoro : il convient de rendre à Paul Parent et Bernard Midan ce qui leur appartient.

Idées reçues sur l'invention des ceintures de couleur :
Inventé en Angleterre par Gunji Koizumi en 1926, introduit en France par Mikinosuke Kawaïshi en 1935, les ceintures de couleur ne sont pas une invention française mais anglaise.

Idée reçu sur l'utilisation du jùdô en tant que technique de combat :
L'utilisation du jùdô en tant que technique de combat est réservée à deux cas :
- dans le cadre du jùdô institutionnel c'est à dire d'un cours de jùdô, d'une démonstration, d'une compétition ou d'un passage de grade
- dans le cadre d'une d'agression portant atteinte à l'intégrité physique grave, immédiate et volontaire
Dire qu'il est interdit d'utiliser les techniques de combat du jùdô signifie dire qu'il est interdit d'agresser une tierce personne en utilisant les techniques de combat du jùdô. Cette évidence est souvent évoqué alors qu'il est interdit d'agresser une tierce personne tout court. Préciser "en utilisant les techniques de combat du jùdô" entraine paradoxalement trois conséquences opposées :
- le doute sur le fait que la pratique du jùdô donnerait un droit particulier même en cas de non agression portant atteinte à l'intégrité physique grave, immédiate et volontaire de l'autre
- le doute sur le fait que la pratique du jùdô empêcherait un droit de se défendre en cas d'agression portant atteinte à l'intégrité physique grave, immédiate et volontaire par l'autre
- le rappel à ceux qui seraint tentés de tester l'effectivité de leurs apprentissages en dehors du cadre jùdô institutionnel de ne pas le faire

Idées reçues sur l'utilisation du jùdô en cas d'agression portant atteinte à l'intégrité physique grave, immédiate et volontaire :
Beaucoup de gens, pratiquant le jùdô, pensent que s’en servir dans une telle situation est risqué ou même interdit car il n’y aurait pas légitime défense, et de ce fait, l’agresser deviendrait à son tour agresseur, encourant lui aussi des poursuites pénales.
- N’est pas pénalement responsable la personne qui, devant une atteinte injustifiée envers elle-même ou autrui, accomplit, dans le même temps, un acte commandé par la nécessité de la légitime défense d’elle-même ou d’autrui, sauf s’il y a disproportion entre les moyens de défense employés et la gravité de l’atteinte.
- N’est pas pénalement responsable la personne qui, pour interrompre l’exécution d’un crime ou d’un délit contre un bien, accomplit un acte de défense, autre qu’un homicide volontaire, lorsque cet acte est strictement nécessaire au but poursuivi dès lors que les moyens employés sont proportionnés à la gravité de l’infraction.

Nécessaire : La riposte doit être la seule issue. C’est le juge qui apprécie cette nécessité. Cependant on admet que si l’individu a préféré contre-attaquer, alors qu’il aurait pu fuir, il peut encore être justifié par la légitime défense. Cette dernière n’est autorisée que pour repousser un mal présent, car c’est alors seulement qu’elle devient nécessaire.

Proportionnée à l’attaque : C’est la condition la plus importante, bien qu’il y est tout de même une certaine souplesse des juges. Il ne doit pas y avoir une trop grande disproportion de la riposte par rapport à l’attaque. Un simple coup de poing (agression) ne justifiera pas un meurtre ou même des blessures très graves (riposte). Ce sont les juges qui apprécient si la défense est ou non en disproportion avec l’attaque.

Pour le titulaire d'une ceinture noire qui se fait agresser par un individu non armé, il s’agit donc d’être mesuré dans sa riposte, de se maîtriser afin de ne pas risquer de le blesser trop gravement. Il en va autrement lorsque l’agresseur est armé (arme blanche, pistolet, bâton …) ou s’il y en a plusieurs. Le danger étant plus important (risque quasi-certain d’être gravement blessé ou tué), la riposte peut être plus « musclée », comme par exemple des coups et blessures graves, elle sera justifiée par la légitime défense à condition de ne pas s’être acharné sur le ou les agresseurs après les avoir mis hors d’état de nuire. Attention cependant aux coups fatals portés volontairement sur un point vital. Ils ne seront pas justifiés par la légitime défense. Pour le pratiquant de jùdô, il s’agit de bien doser sa défense, en fonction de la gravité du danger, et surtout de ne pas attaquer le premier (après une agression verbale par exemple). En effet, pour lui, le juge sera encore plus strict, notamment sur le critère de la proportionnalité, puisqu’il sait mieux se défendre que quiconque. Un règlement verbal, grâce à une bonne maîtrise de soi, vaut donc mieux dans certains cas qu’un affrontement physique. Et puis, éviter le combat, n’est-ce pas là une victoire.

Penser qu'une personne formée au combat doit pouvoir s'en sortir face à un agresseur armé (arme blanche, pistolet, bâton …) et/ou des agresseurs multiples sans porter atteinte à l'intégrité physique à ces mêmes agresseurs est plus qu'une erreur mais une faute grave car elle culpabilise une victime d'agression en se basant sur des connaissances très pauvres sur le sujet (effet Dunning-Kruger) probablement des films de combat de Bruce Lee, Chuck Norris, Jean-Claude Van Damme, Steven Seagal, Jet Li, Jason Statham et autre Liam Neeson. Une agression armée et/ou multiple se termine quasiment toujours par le sort choisi par l'agresseur sur sa victime. Réussir à se sortir de ces types d'agression, même en portant atteinte à l'intégrité physique du ou des agresseurs relève plus de la chance que des compétences de la victime. En étant formé au combat vous ne faite qu'augmenter la probabilité de vous en sortir sachant que si cette probabilité devient raisonnable à un contre un, non armé, elle reste très faible face à une agression armée et/ou multiple.

Idées reçues sur la bonne santé d'un club :
Pour la bonne santé d'un club il faut :
- une ancienneté de présidence de 4 à 8 ans maximum
- une ancienneté des enseignants de 8 ans minimum
- une ancienneté de club d'au moins 8 ans minimum
Un club où le président a beauccoup plus d'ancienneté (en tant que président) que les enseignants est un club qui souffre ou qui à souffert d'une mauvaise gestion des enseignants et des bénévoles.